France : un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre, souvent monoparentale (Insee)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le jeudi 17 décembre 2015.
En France, un quart des enfants (3,4 millions) ne vivent pas avec leurs deux parents : "945 000 vivent avec un parent et un beau-parent en famille recomposée et 2,5 millions vivent en famille monoparentale", constate une étude de l'Insee, diffusée le 16 décembre. Autre observation : la monoparentalité, essentiellement maternelle, s’est répandue surtout parmi les femmes les moins diplômées.
Du fait notamment de ce faible niveau de diplôme, les mères de familles monoparentales connaissent des difficultés d’insertion professionnelle, se traduisant par un taux de chômage plus élevé. "Pourtant, ces mères sont autant présentes sur le marché du travail, avec un taux d’activité comparable aux mères en couple", souligne l'Insee.
35 % des enfants pauvres relèvent d'une famille monoparentale
Au final, les conditions de vie des familles monoparentales restent les moins favorables : niveau de vie plus faible, taux de pauvreté très supérieur à celui des parents en couple (40% contre 14%) et ce, quel que soit le nombre d’enfants, logements plus petits et de moins bonne qualité.
Au total, 2,7 millions d’enfants mineurs vivent dans un ménage pauvre, soit un mineur sur cinq. Et il s’agit souvent de familles monoparentales : 35 % des enfants pauvres relèvent d'une famille monoparentale, alors que celles-ci regroupent moins de 20 % des enfants mineurs. "La fragilité économique des parents isolés place leurs enfants beaucoup plus souvent en situation de pauvreté que les autres", note l'Insee.
Europe : les pays d’Europe du Nord et le France se caractérisent par un taux relativement élevé de familles monoparentales
Au niveau européen, la monoparentalité est passée de 14% à 19% des familles entre 1996 et 2012. Ses caractéristiques ont évolué, avec un recul du veuvage, une hausse des pères monoparents (10% en 1996, contre 15% en 2012) et une participation plus forte au marché du travail.
L'Insee distingue cinq groupes de pays selon la fréquence et les types de monoparentalité. Les pays d’Europe du Nord et le France se caractérisent par un taux relativement élevé de familles monoparentales et de naissances hors mariage. A l'opposé, les pays d’Europe de l’Est restent encore fortement attachés aux normes traditionnelles de la famille. Les pays du Sud et de l’Europe centrale se situent, eux, "dans une forme de transition entre ces deux modèles".
Quant aux îles britanniques, elles enregistrent un taux important de maternités précoces et de monoparents avec au moins trois enfants. Enfin, les pays baltes se distinguent par la proportion la plus élevée de familles monoparentales en Europe.
L'étude "Couples et familles", édition 2015, est consultable ici
Diane Galbaud