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Tous les jeunes sourds doivent connaître la LSF (inspections générales)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 26 mai 2016.

Qu'ils pratiquent la langue des signes ou le mode oral, il est préférable que les enfants sourds disposent "d’une bonne connaissance de la LSF et du français oral" et "l’enjeu consiste sans doute à structurer suffisamment l’acquisition de la LSF tout au long du parcours de l’enfant sourd pour lui permettre de s’exprimer le plus efficacement possible dans les deux modes (français oral et LSF)", estiment les inspections générales de l'Education nationale et des Affaires sociales dont le rapport sur "les projets linguistiques des jeunes sourds" vient d'être publié. Pour ceux qui s'expriment en LSF, il convient de "privilégier un enseignement du français oral et du français écrit" et pour tous les enfants sourds, il faut "organiser des temps de communication en LSF de deux heures hebdomadaires" au plus tard "à partir de trois ans" dans les crèches, dans les écoles maternelles et dans les établissements médico-sociaux. 

"En matière de choix linguistique, pour la très large majorité des parents, dont la vie est déjà bouleversée par l’annonce de la surdité de leur enfant, il n’existe ni demande a priori pour un parcours en LSF, ni volonté exclusive d’aller vers l’oralisme". Ce sont les CAMPS (centres d’action médicosociale précoce) qui peuvent les aider à se déterminer entre une éducation avec une communication bilingue (LSF et langue française) ou en langue française (éventuellement rendue plus accessible par la langue française parlée complétée ou LPC)".

La difficulté d'estimer les besoins

Encore faudrait-il que les MDPH recueillient les informations concernant les choix linguistiques effectués par les familles : "cette absence d’information ne facilite ni le suivi du projet de vie / de scolarisation en prenant en considération la dimension linguistique, ni l’estimation des besoins en personnels (et de formation des personnels), ni l’implantation et la capacité des dispositifs d’enseignement". Le rapport fait aussi le constat des lacunes de l'appareil statistique des Affaires sociales comme de l'Education nationale et parle "d’environ 10 000 enfants ou jeunes sourds recensés par les statistiques disponibles".

Les auteurs notent que "la place de la LSF s’est progressivement développée", depuis que la loi de 2005 la reconnaît comme "une langue à part entière". Des programmes de LSF ont été publiés en 2008 et une circulaire de 2010 élargit le rôle des PASS, les "pôles pour l’accompagnement à la scolarité des jeunes sourds", avec un renforcement de l’enseignement du français et la création de médiateurs pédagogiques.

La formation des enseignants

En ce qui concerne les enseignants, leurs formations "ont connu d’importantes mutations au cours des dix dernières années et devraient continuer à évoluer", qu'il s'agisse du CAPEJS (le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement des jeunes sourds) délivré par le ministère en charge de la santé qui s'appuiera sur la master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) ou des formations organisées au sein de l’Education nationale par l’INS HEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Le CAPES LSF a été créé en 2009: "Depuis lors, vingt‐neuf enseignants sont devenus certifiés. Mais cet effectif est insuffisant par rapport aux besoins et doit être complété par vingt professeurs contractuels ou vacataires." Pour leur part, "les universités ont développé depuis les années 2000 une offre de diplômes nationaux (licences professionnelles puis générales et masters)".

Le rapport préconise notamment l'élaboration de schémas régionaux "d’organisation de la scolarisation et de la formation, commun à l’éducation nationale et au secteur médicosocial", et il relève que "la  mise en place d’enseignements en LSF est moins difficile dans le premier degré du fait de l’unicité du maître", mais que dans le second degré, et surtout au lycée, la diversité des filières "nécessite  une excellente organisation pour que des jeunes ne communiquant qu’en LSF puissent suivre une scolarité correspondant à leur choix".

Le rapport sur "les conditions de mise en œuvre des projets linguistiques des jeunes sourds et la qualité de leurs parcours" est téléchargable ici
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