E3C : l'exacerbation des tensions, les positions contraires du SNPDEN et du SNES
Paru dans Scolaire le jeudi 23 janvier 2020.
Le SNPDEN "dénonce vigoureusement les actes inadmissibles qui ont lieu depuis quelques jours à l’occasion des épreuves du baccalauréat en première (E3C) qui ne peuvent se tenir et doivent être reportées, parfois même après avoir été commencées". Le syndicat UNSA des personnels de direction juge "intolérable que des blocages soient organisés, parfois de manière violente, pour empêcher que les élèves puissent entrer dans leur lycée", qu'aient lieu "des intrusions de force dans les établissements voire dans les salles prévues pour la tenue des épreuves, que les tables sont renversées, et que les copies et sujets, arrachés des mains des élèves, (soient) déchirés voire aspergés de détergent". Le syndicat dénonce encore "le déclenchement répété des alarmes incendie, voire des départs de feu volontaires à plusieurs endroits dans les étages d’un bâtiment où les élèves composent". Il n'a pas approuvé "le principe initial de ces E3C, dont il continue de demander l’évolution vers un vrai contrôle continu", mais "rappelle que la France est un Etat de droit" et que personne ne peut "porter ainsi atteinte au bon fonctionnement et à la continuité du service public".
Pour sa part, le SNES estime à 40 % le pourcentage des lycées où "la communauté éducative (professeurs et élèves) s’est mobilisée" alors que des épreuves étaient organisées lundi 20 janvier et le mardi 21, le syndicat FSU du 2nd degré dénombrait "4 fois plus de lycées concernés par le report des épreuves que la veille". Il conteste la qualification d' "illégales" de ces actions par le ministre : "l’exercice du droit de grève est un droit constitutionnel." Il parle d'actions diverses, "grève, manifestations, actions symboliques, distribution de tracts, initiatives des élèves". Il évoque des dysfonctionnements majeurs, les sujets qui circulent sur les réseaux sociaux, des conditions de diffusion et d’écoute différentes d’une classe à l’autre pour l'épreuve de langues vivantes, "des élèves en 1/3 temps qui n’ont pas pu bénéficier de la reformulation prévue", d'autres qui ont vu "leurs révisions grandement facilitées par les conseils opportuns d’inspecteurs ou de chefs d’établissement", "l’utilisation très différente d’un établissement à un autre de la calculatrice", des "pressions" sur les personnels stagiaires et administratifs, le recours aux retraités. Le SNES demande de "revenir à un bac avec des épreuves nationales, anonymes et terminales".