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Contrôle continu : le BTS, le bac, les réactions des lycéens, de la FCPE, du SNALC, de la FNEC-FP-FO, du SNIA-UNSA

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 08 avril 2020.

BTS. Jean-Michel Blanquer  et Frédéric Vidal ont annoncé, hier 7 avril (ici) que les épreuves terminales du brevet de technicien supérieur (BTS) sont annulées et que l'ensemble des épreuves seront validées à partir des notes du livret scolaire. Le diplôme sera donc attribué sur le fondement du contrôle en cours de formation déjà effectué et du livret scolaire en prenant en compte la moyenne des notes obtenues durant l'année scolaire,  à l'exception des notes attribuées pendant le confinement. Un "jury d'examen des livrets arrêtera les notes définitives" et pourra "le cas échéant, valoriser un engagement, les progrès des élèves", en même temps qu'il devra" garantir l'équité entre les candidats et vérifier l'assiduité des candidats jusqu'à la fin de l'année scolaire". Sur décision du jury,  les candidats non admis après étude du livret scolaire pourront être autorisés à passer le BTS à la session de septembre. Pour les candidats dont les modalités de scolarisation ne se traduisent pas par la délivrance d'un livret scolaire ou de formation, la session est reportée au mois de septembre. Ceux qui sont inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur pour une poursuite d'études conserveront le bénéfice de leur inscription.

Baccalauréat 2020 : Pour les organisations lycéennes (Mouvement national lycéen, Avenir lycéen, Union nationale lycéenne), pour la FAGE  et l'UNEF, le contrôle continu peut "engendrer des inégalités entre les élèves des différents établissements". Sur quels critères vont se fonder les jurys d'harmonisation pour les éviter ? Les signataires d'un communiqué commun demandent "que les critères d’harmonisation soient publiés rapidement". Pour Floriane Goujet (MNL), "les premières réactions chez nos adhérents, toutes filières confondues, ont oscillé entre sauts de joie et déceptions. En tout cas, pour l’élève moyen, ce n’est pas la meilleure solution. Et en général, la démotivation est bien présente chez les élèves." Elle fait valoir que les lycéens ne savent pas quand ils vont "pouvoir réellement mettre les gaz pour avoir une bonne moyenne au troisième trimestre". Ils ont le sentiment qu' "il s’agit surtout de sauver les apparences". Ils ne comprennent pas pourquoi les élèves de premières doivent passer leur oral de français.

Héloïse Moreau (UNL) ajoute qu' "il ne faudrait pas que la reprise se traduise par des examens en trop grande quantité dans l’unique but de remplir le bulletin de troisième trimestre. Un soutien psychologique devra également être proposé." Les lycéens s'inquiètent aussi de leur orientation : "Nos vœux sur Parcoursup ont déjà été difficiles à faire, car de nombreuses journées portes ouvertes n’ont pu avoir lieu. Comment le personnel du supérieur traite nos dossiers ? Avec des algorithmes ? En télétravail ? Est-ce que certains d’entre-nous ne vont pas se retrouver sans affectation pour la rentrée universitaire ?"

De même la FCPE s'interroge : "Le ministre a indiqué que les notes des 3e, 1re, T obtenues durant la période de confinement ne seraient pas prises en compte", mais "de nombreux enseignants disent le contraire à leurs élèves". Et pourquoi avoir conservé les oraux de français "alors que ceux de langue pour le bac général ont été supprimés" ? De même pour le maintien de la prise en compte des E3C de la première et de la 3ème vague alors que certains élèves n'ont pas pu passer les épreuves cet hiver et que "les zéros pour non présentation n'ont pas toujours été annulés". Elle se demande "comment évaluer l'assiduité d'un élève touché par la grève des transports en décembre et janvier, puis la crise sanitaire début mars".

Autre sujet de questionnement : Comment seront identifiés les élèves les plus en difficulté et mises en oeuvre les mesures de soutien "alors même qu'il reste encore de nombreux élèves qui, faute de moyens, n'ont toujours pas accès à la continuité pédagogique". 

A noter du côté des syndicats enseignants :

Le SNALC considère que le contrôle continu était "la moins mauvaise des solutions" mais s'inquiète de "la possibilité réelle d’organiser des oraux de français sans mettre en danger personnels et élèves" et il "rappelle son attachement aux épreuves nationales, finales et anonymes". "Ce qui se passe cette année est une organisation exceptionnelle due à une situation exceptionnelle."

La FNEC-FP-FO reconnaît que "la situation est exceptionnelle" et que "tout le monde est contraint de s’y adapter", mais fait valoir que "la soi-disant 'continuité pédagogique', a profondément creusé les inégalités" et dénonce le fait que "le ministre n’annule aucune menace de sanction contre les collègues et les élèves qui se sont opposés au scandale de ces épreuves" (les E3C).

Le SNIA (le syndicat UNSA des inspecteurs du 2nd degré) considère que le ministre a pris une "bonne décision" en annonçant le recours au contrôle continu pour valider les principales sessions d’examens de l’année scolaire et il fait confiance aux équipes éducatives pour "établir des évaluations justes qui préserveront l'équité entre les candidats et valoriseront l'assiduité des élèves. En charge de l'animation et de la présidence des jurys, les IA-IPR poursuivront leur mobilisation avec les services des examens et les chefs d’établissements pour réorganiser la session 2020 et permettre à tous les candidats de valider leur diplôme dans les meilleures conditions." 



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