Le ministère de l'agriculture propose un portrait flatteur de l'enseignement agricole
Paru dans Scolaire le dimanche 09 mai 2021.
Doté d'1,8 milliard d'euros de budget, l'enseignement agricole, qui compte 806 établissements pour environ 210 000 élèves, étudiants et apprentis en 2019, est un poids lourd au sein du ministère de l'agriculture (38% du budget). Selon le Portrait de l'enseignement agricole 2021, analyse émise par le ministère pour y vanter ses réussites, “depuis 1975, il a vu ses effectifs progresser de plus de 65%, et cette hausse est particulièrement notable pour l’apprentissage“, puisque le nombre des apprentis a doublé entre 1995 et 2019, passant de 17 395 à 37 425 (8% des effectifs nationaux d’apprentis).
La place de l'internat y est très importante (56% des effectifs) car “propice à la socialisation et à l’apprentissage du vivre ensemble“ selon l'étude. Les établissements dotés d'internat offriraient “une vie riche en projets et en actions citoyennes, culturelles et sportives développant ainsi un sentiment plus important d’appartenance et de bien être“.
Les filles représentent 45% des effectifs dans l'enseignement agricole. Dans la voie scolaire, la part des femmes a crû jusqu’en 2013 (53% de femmes) avant que les hommes redeviennent majoritaires en 2017 (51% aujourd'hui).
L’origine socioprofessionnelle des élèves de l’enseignement agricole est plus diversifiée que par le passé. Si en 1990, près de quatre élèves sur dix étaient enfants d’agriculteurs ou de salariés agricoles, cela représente actuellement un élève sur dix. Avec 43% des effectifs, ce sont les enfants d’employés et d’ouvriers qui sont les plus nombreux à fréquenter les établissements de l’enseignement agricole.
En 2019, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a délivré près de 80 000 diplômes, allant du Certificat d’aptitude professionnelle agricole (CAPa) au Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA). 28 431 bacheliers (France métropolitaine et DOM) ont été diplômés par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. En revanche, les sorties en cours de formation et avant d’obtenir le diplôme par voie scolaire sont “fréquentes“, explique la note, précisant qu’elles ont concerné 37% des élèves inscrits en seconde.
Trois ans après l’obtention de leur diplôme, 56% des diplômés du CAP agricole et 68% des bacheliers sont "entrés dans la vie active". Parmi eux, 76% des titulaires d’un CAP agricole et 86% des bacheliers sont en emploi trois ans après l’obtention de leur diplôme. La note précise que l’élévation du niveau du diplôme obtenu réduit les disparités d’insertion entre les femmes et les hommes, même si elles existent toujours (plus de femmes en temps partiel et une moins bonne insertion). 46% des diplômés du bac sont en CDI, contre 38% pour ceux titulaires de CAP agricoles. A l’inverse, 40% des titulaires d’un CAP agricole sont en CDD alors qu’ils ne sont que 39% chez les bacheliers. Les diplômés par apprentissage sont plus souvent en emploi que ceux issus de la voie scolaire, à diplôme et spécialité identiques.
“Travailler sur la vigne et bien connaître le produit que l’on sera amené à vendre“. Pour Soléna, lycéenne qui apporte son témoignage, “la petite taille du lycée permet que les enseignants soient très présents pour les élèves. Dès que l’on est en difficulté, ils sont là pour nous aider.“ Elle prépare un bac pro commerce spécialité vins et spiritueux dans un lycée comprenant une exploitation agricole. Celle-ci forme, avec l'atelier technologique, une unité de production à vocation pédagogique qui assure trois fonctions (indissociables et complémentaires) : fonction de formation des élèves, apprentis et stagiaires ; fonction de production et de commercialisation ; fonction de démonstration, d’expérimentation agricole et de développement des territoires.
Exploitations agricoles et ateliers technologiques servent à l’acquisition de compétences professionnelles, à l’apprentissage du travail en équipe et au développement personnel. Mini-stages, travaux pratiques, suivi d’expérimentations et mise en œuvre de projets font partie des activités qui permettent la construction des savoirs et savoir-faire. 4,5 millions d’heures de formation sont délivrées chaque année en lien avec les exploitations agricoles et ateliers technologiques. La moitié des exploitations agricoles est orientée vers la polyculture-élevage, 16% sont spécialisées dans l’horticulture-maraichage, 10% dans les grandes cultures et 10% en vigne.
Dans l’enseignement agricole, l’éducation physique et sportive est très présente. À la rentrée 2020, 111 sections sportives de l’enseignement agricole étaient proposées (pelote basque, ski de fond, plongée..). Chaque établissement a la possibilité de mettre en œuvre un enseignement facultatif intitulé “pratiques culturelles et artistiques“ à raison de 3 heures hebdomadaires.
Les établissements de l’enseignement agricole font partie des 22 réseaux mixtes technologiques (RMT) qui rassemblent des acteurs de la recherche, du développement agricole et de la formation en vue de réaliser des travaux collaboratifs sur des thématiques prioritaires pour le développement des secteurs agricoles et agro-alimentaires.
Le portrait ici