Anticiper les futurs besoins en compétence et identifier les compétences transférables (France Stratégie)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 19 mai 2021.
Au moment où 60 salariées volontaires, actuellement hôtes de caisses ou étalagistes chez Monoprix, vont pouvoir suivre une formation rémunérée pour se reconvertir vers le métier d’aide-soignant chez Korian, le groupe spécialisé dans l’accompagnement des personnes âgées, France Stratégie publie une cartographie des compétences par métiers. Une étude qui identifie à la fois "les compétences techniques attachées au geste professionnel et les compétences transversales les plus mobilisées".
Comme le soulignent les auteurs de l’enquête, "sans surprise les compétences techniques requises par les professions au travers des indices de prévalence font tout d’abord apparaître les savoir-faire associés au cœur de métier : les techniques agricoles, la récolte et le soin aux animaux pour les agriculteurs, éleveurs ; la plomberie et l’électricité électronique pour les ouvriers du second œuvre du bâtiment ; l’ingénierie de production et son organisation pour les ingénieurs et les cadres de l’industrie…". L’analyse fait apparaitre quelques grandes tendances : une demande croissante de compétences en systèmes informatiques et de télécommunications, une forte progression des compétences d’accompagnement et de suivi social - notamment l’accompagnement des personnes âgées – et des compétences de vente en lien avec les relations clients.
Les compétences comportementales
En ce qui concerne les compétences transversales, l’étude insiste sur les compétences comportementales comme la gestion du stress, le sens de la communication et la capacité d’écoute, particulièrement utiles dans les métiers en contact régulier avec le public (métiers du commerce, de l’éducation, du soin ou de la sécurité). L’aptitude à travailler en équipe est souvent induite par l’organisation du travail. C’est le cas des ouvriers du bâtiment, des aides-soignants, des militaires, des pompiers ou des policiers. A l’inverse, "elle est particulièrement faible dans les métiers relativement solitaires que sont les services aux personnes, les attachés commerciaux et représentants, les conducteurs de véhicules, les métiers de l’enseignement…".
Les méthodes de production des biens et services imposent de mobiliser des compétences en gestion des risques qu’ils soient financiers, liés à la qualité ou à l’exercice de la profession. Selon l’étude, "le degré de mobilisation des compétences en littératie, numératie et informatique dépend à la fois du niveau de diplôme des salariés mais également des activités et des contextes professionnels dans lesquels ils exercent". On constate par exemple que les "compétences informatiques complexes (programmation) sont concentrées sur quelques professions du numérique, les techniciens et les ingénieurs de l’informatique" et "sont encore peu diffusées dans le reste des professions, ce qui peut relever d’une adoption encore modérée ses technologies numériques dans l’économie".
En conclusion, les auteurs de cette cartographie des compétences assurent qu’il est "probable que les grandes transformations de l’appareil productif français ainsi que l’évolution des organisations de travail se poursuivent, voire s’accélèrent suite à la pandémie". D’où la nécessité "d’anticiper les futurs besoins en compétences sur le marché du travail, mais également d’identifier les compétences transférables entre métiers afin de faciliter les mobilités professionnelles".
L'enquête ici
Colette Pâris