Les syndicats unanimes pour refuser la pression sur les heures supplémentaires
Paru dans Scolaire le jeudi 29 juillet 2021.
Les syndicats FSU, UNSA, FO, CFDT, CGT et SNALC, soit l'ensemble des organisations siégeant au CTMEN annoncent dans un communiqué commun qu'elles ne répondront pas à la convocation du "comité technique ministériel de l’Éducation nationale" ce 29 juillet. Elles avaient déjà rejeté unanimement le 21 juillet un projet de décret "ouvrant la possibilité d’attribuer des heures supplémentaires annuelles (HSA) aux personnels exerçant à temps partiel". Le CTM est reconvoqué pour un nouvel examen de ce texte. A noter que l'avis du comité technique est consultatif, et que ce boycott n'empêchera pas le Gouvernement de prendre ce décret.
Interrogée par ToutEduc, la secrétaire générale du SGEN-CFDT rappelle que la suppression de postes dans le second degré est compensée par un nombre croissant d'HSA, mais que de nombreux enseignants refusent d'en prendre davantage, au point que certains se mettent à temps partiel pour qu'on ne puisse pas leur imposer deux heures supplémentaires. Ils préfèrent une diminution de salaire et faire 15h au lieu de 18 pour éviter d'avoir à en faire 20. L'administration refuse d'ailleurs de plus en plus souvent les demandes de temps partiel.
Outre que ces HSA représentent une charge de travail supplémentaire, souvent une classe en plus, et que, sauf pour les personnels en début de carrière, elles sont moins bien rémunérées que les heures réglementaires, leur répartition suscitent des tensions entre collègues, puisque les heures refusées par les uns devront être prises par d'autres... En élargissant aux temps partiels les heures supplémentaires, le ministère augmente "le vivier" et même si le projet de texte prévoit que ces personnels peuvent les refuser, les pressions qu'ils subiront de la part de leurs collègues les mettront dans une position délicate. Quant à l'objet du texte, "l’amélioration des dispositifs de remplacement des professeurs absents", il n'a pas de sens s'agissant heures à l'année, donc destinées à pallier un nombre insuffisant de postes, tandis que ce sont les HSE (heures supplémentaires effectives) qui permettent de rémunérer un remplacement ponctuel.