Présidentielle : apprentissage et autonomie des établissements pour Michel Barnier
Paru dans Scolaire le lundi 13 septembre 2021.
"L'apprentissage doit devenir une filière d'excellence. Il faudra passer de 500 000 à 800 000 apprentis par an et pour cela mettre fin au collège unique (...). L'apprentissage doit être rendu possible dès 14 ans." C'est l'élément le plus frappant d'une tribune de Michel Barnier, candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2022 et publiée par Le Monde daté du 14 septembre.
L'ancien ministre estime que "notre école est en crise", ce dont témoigne PISA, alors que "nous étions naguère dans les tout premiers". Mais "l'Education nationale, singulièrement depuis 1968, s'est mêlée de vouloir transformer la société" au lieu de "transmettre et élever". Résultat : une aggravation des inégalités et un accroissement de la proportion "des élèves sortis du système scolaire sans formation", laquelle dépasserait les 10 % d'une classe d'âge.
L'école primaire doit, estime Michel Barnier, "se concentrer sur les savoirs fondamentaux", en histoire, il faudrait revenir "à la narration chronologique du récit national", faire du numérique et de l'informatique une discipline "à part entière dès le collège", renforcer l'enseignement des mathématiques. Plus globalement, il faudrait s'inspirer de ce qu'ont fait les Allemands : revalorisation du métier d'enseignant, accent mis sur les acquis fondamentaux des enfants, aide aux plus fragiles, autonomie des établissements. "Nous devons donner une véritable liberté aux chefs d'établissement notamment pour recruter les équipes éducatives (...) et pour nouer des partenariats avec les collectivités territoriales et les acteurs privés."
Le candidat propose également d' "étendre à tout le primaire les dédoublements des classes de l'éducation prioritaire" et de donner aux parents accès aux évaluations "des performances scolaires". Les parents doivent d'ailleurs "être impliqués davantage", ce qui suppose "de créer un partenariat confiant entre les parents et les écoles".
Ces propositions seraient financées "en redéployant les ressources accaparées par les fonctions support et l'administration".