L'éducation au développement durable, une nécessité pour les collectivités et le périscolaire (congrès de l'ANDEV)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 21 octobre 2021.
"Education et développement durable", tel est le thème du 29ème congrès de l'ANDEV, l'association qui réunit les cadres de l'éducation des collectivités territoriales. Pour Rozenn Merrien, sa présidente, cette question s'imposait du fait de l'urgence climatique et de la nécessité pour les générations à venir de la comprendre, mais aussi parce qu'elle amène à "réinterroger la coopération", de réfléchir à une "nouvelle façon de faire ensemble", "d'apporter ce que l'Ecole n'apporte pas".
La question de l'éducation au développement durable se pose en effet aussi bien pour les enseignants que pour les animateurs du périscolaire, avec une préoccupation, ajoute Thierry Vasse (vice-président de l'ANDEV), "que l'enfant ait son mot à dire", que "les adultes lui laissent une place." Sur le terrain, "le lien se fait" entre le scolaire et le périscolaire, les PEDT (projets éducatifs de territoires) sont en place même si "les calendriers ont beaucoup de mal à se rencontrer" et s'il est souvent "très compliqué d'organiser des formations pluriprofessionnelles", d'autant que "les directeurs d'école sont surbookés"... Interrogés sur l'intérêt du modèle "cités éducatives" pour résoudre ces problèmes, Rozenn Merrien fait remarquer que leur logique est celle des "appels à projets" lancés par l'Etat et que "l'expérimental tend à devenir une norme". Les cités sont des "ilôts" dont la transposition sur "tous les territoires" pose question.
Et en ce qui concerne le développement durable, un sujet sur lequel les incitations de l'Etat sont "timides", il revient aux collectivités de "s'emparer de cette problématique", aux cadres du secteur public territorial de "contribuer à la définition des politiques publiques". Thierry Vasse fait remarquer que, depuis deux ou trois ans, on assiste d'ailleurs à "une bascule", le périscolaire ne propose plus d'activités pour elles-mêmes mais en "réponse à un besoin", en l'occurrence la nécessité d'une éducation sur ce thème.
Jean-Michel Blanquer avait d'ailleurs envoyé un message vidéo dans lequel le ministre en charge de l'Education nationale et de la Jeunesse insistait sur le lien entre "éducation" et "développement durable", "une relation qui doit devenir une évidence". Il évoque à ce sujet les "250 000" élèves qui sont "éco-délégués". Interrogée par ToutEduc sur les liens que les collectivités ont pu nouer avec ces collégiens ou lycéens, la salle répond avec des rires, même si la représentante de Paris évoque une action de formation organisée par la Ville pour ces élèves.
La sensibilité des cadres de l'éducation à ce thème est évidente, ils reçoivent notamment avec intérêt le propos de Noémie Gey, doctorante qui reprend le message de Francine Pellaud (HEP de Fribourg) en faveur d'une "éducation à la condition terrestre". Le congrès est d'ailleurs à Metz, la ville qui a vu Jean-Marie Pelt, élu avec Jean-Marie Rausch à la mairie en 1971, inventer le concept d' "écologie urbaine". La commune travaille actuellement sur les cours d'école et sur les projets des enfants qui demandent "des coins des secrets" et des endroits d'où regarder les oiseaux... Les collectivités ont donc "des leviers d'action", notamment en formant leurs animateurs pour que ceux-ci se sentent compétents lorsqu'ils mènent un projet commun avec des enseignants.