Pour Emmanuel Macron, 10 à 15 % des enfants de 3 à 6 ans, souvent les plus modestes, “n'allaient pas à l'école, du tout“ avant la rentrée dernière (TF1)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 16 décembre 2021.
“La bureaucratie m’exaspère, le corporatisme m’insupporte“. Emmanuel Macron a répondu hier 15 décembre aux questions de journalistes de TF1 sur des éléments de son quiquennat. Il a revendiqué son souhait de “casser les codes“. Quelques minutes ont été consacrées à l'école où à Samuel Paty. En voici les principaux propos.
Révolution
“Je pense que nous avons enclenché depuis 2017 une vraie révolution de l'apprentissage et de l'éducation, mais quand il n'y a pas de conflit on pense que ces révolutions ne valent pas, mais je l'assume et je vais vous en expliquer les termes. On doit remettre nos enfants, nos jeunes et le sujet de l'apprentissage, l'éducation au cœur du projet de la nation. Parce que si on est pas bien formé on ne peut pas être un bon citoyen, on ne peut pas trouver un travail, on ne peut pas s'adapter à un monde en changement.“
Les “1000 premiers jours“
“Première chose on a dit on doit investir sur les 1000 premiers jours de la vie, c'est pour ça qu'on a réformé le congé paternité d'abord pour forcer les entreprises à donner des jours à chaque père, mais pour permettre à des pères aussi de prendre un congé qui accompagne les premiers temps de l'enfant. Accompagner les familles dans les premiers temps de la vie parce qu'on apprend à être parent on ne le sait pas tous et quand il y a de vraies inégalités sociales c'est encore plus difficile d'être parent."
Scolarité à 3 ans et dédoublements
“Ensuite on a rendu l'obligation scolaire à 3 ans. On ne l'avait pas fait depuis des décennies et très longtemps on était à 6 ans. Il y avait 10 à 15 % des enfants qui n'allaient pas à l'école, du tout, les plus modestes, souvent. Maintenant ils vont à l'école dès 3 ans depuis la rentrée dernière. Et on a réinvesti justement dans notre maternelle pour accompagner. Partout dans les endroits de la république où il y a de la pauvreté, ces zones d'éducation prioritaire, nous avons dédoublé les classes de CP, CE1. Et on commence à en voir les résultats, c'est le moment où on apprend à lire écrire compter, et se conduire, et là on a de vrais résultats, et on est en train de le généraliser à la grande section de maternelle, et l'idée est ensuite de le poursuivre. On a mis des tests chaque année pour regarder justement parce qu'il faut regarder la situation, les test PISA qui observent nos performances scolaires, avaient placés la France dans une situation catastrophiques, qui n'était pas possible.“
D'autres mesures du quinquennat.. et d'autres à venir
“On a réformé le baccalauréat, l'orientation, réinvesti dans notre université. Et on doit encore aller plus loin. Cette révolution de l'éducation et de l'apprentissage dès le premier jour de la vie et tout au long de la vie a commencé sous ce quinquennat. Je pense que c'est pour les années et les décennies à venir essentiel. On a mis aussi plus d'argent, on devra en mettre davantage, parce qu'au cœur de cette révolution, il y a la reconnaissance de cette notion d'enseignant. Il y a des débuts de revalorisation qui ont été faites mais il faut en reconnaissant cette fonction lui permettre aussi de s'organiser différemment, d'innover et de mieux accompagner nos enfants, nos adolescents, nos jeunes.“
L’assassinat de Samuel Paty
“La mort d'un enseignant parce qu'il enseigne est intolérable dans une société comme la nôtre où l'école a tant fait pour forger la nation et la république. Mais la forme qu’a prise cette attaque terroriste a été une sidération terrible. (…) Quand notre pays est touché dans son intimité à ce point, dans ce qu'il a de fort dans ses valeurs et avec autant d'injustice et de cruauté et d'abject, par une forme de conspiration de la haine et du fanatisme, évidemment vous avez de la tristesse, et dans le même temps nous avons continué d’agir“.
La vidéo ici
La note de la DEPP sur le taux de scolarité au 1er degré ici