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La charge virulente de 2 700 acteurs de l'éducation contre la politique menée par Jean-Michel Blanquer (JDD)

Paru dans Scolaire le lundi 10 janvier 2022.

Un système éducatif “profondément mis à mal“ durant 5 ans, dénoncent les signataires d'une tribune coup de poing parue ce week-end dans le Journal du Dimanche.

La politique menée par Jean-Michel Blanquer ainsi qu'Emmanuel Macron à l'école, pour ces enseignants du 1er et 2nd degré, directeurs d’écoles, médecins ou autres stylos rouges, loin de “la réalité du terrain“, aggrave les inégalités sociales et dégrade les conditions d’apprentissage et de travail de millions d’élèves et de milliers de personnels.

Pour le premier degré, sont ainsi dénoncés les dédoublements de classes en éducation prioritaire en GS, CP et CE1, dont les effets positifs “ne sont toujours pas prouvés“, mais surtout la perte de liberté pédagogique “via un contrôle des pratiques enseignantes avec des injonctions sur les méthodes pédagogiques“.

Les réformes du lycée et du baccalauréat sont également pointées du doigt. La première a selon les signataires de la tribune “renforcé les inégalités de genre et les inégalités sociales“ avec par exemple 61,4 % des filles qui avaient choisi mathématiques en 1ère en 2019 contre 55,2 % en 2020, tandis que la deuxième avec ses 40 % de contrôle continu “dessine les contours d’un bac local, moins égalitaire.“ Les réformes ont été menées "au pas de charge, sans considération pour les personnels“ soulignent les auteurs de la tribune qui précisent que 7 900 postes ont été supprimés depuis 2017, ce qui “revient à rayer 175 collèges de la carte“ et ils y voient une “volonté de réduction de l'offre éducative“ alors que le nombre d'élèves a au contraire augmenté.

A noter également les notifications d'accompagnement “qui ne peuvent être suivies d'effets, ou sinon par un accompagnement limité à quelques heures par semaine“ pour de nombreux élèves porteurs de handicap, dont les accompagnant.e.s (AESH) “ vivent pour la plupart sous le seuil de pauvreté“ avec un premier salaire en CDI de 784 euros.

Plus globalement, ce sont les salaires des personnels de terrain de l'Éducation nationale, “notoirement mauvais, bien en deçà des standards moyens des pays développés“ et le pouvoir d'achat des enseignants (en baisse de 15% à 25% entre 2000 et 2019) qui sont dénoncés par les signataires de la tribune.

Ils regrettent d'ailleurs les investissements “refusés“ par le ministre alors que la crise sanitaire l'y incitait. Au chapitre pandémie, les acteurs de l'éducation parlent d'impréparation, d'absence de transparence, de prévention insuffisante alors que “les demandes répétées de sécuriser classes, cantines et salles de sport, maillons faibles reconnus de l’école, n’ont jamais été entendues.“

Ils indiquent en outre qu' “à aucun moment, les données scientifiques sous-jacentes au protocole ou les seuils de contaminations, d’hospitalisations, de réanimations et de décès, pédiatriques et adultes, pour passer d’un niveau à l’autre du protocole sanitaire, n’ont été communiqués, s’ils existent“ et ils considèrent que depuis 2 ans “le ministre a raté le débat sur l’École ouverte et sécurisée“. ils décrivent un Jean-Michel Blanquer autoritaire, accusé de “se défausse(r) de ses responsabilités, en refusant le dialogue et en imposant la libre circulation virale et les dangers induits à titre individuel et collectif.“

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