11 familles de substances chimiques dangereuses présentes dans les fournitures utilisées à l’école (ANSES)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le dimanche 10 juillet 2022.
Phtalates, benzène, métaux lourds ou encore bisphénol A.. L'ANSES révèle la présence de 11 familles de substances chimiques dangereuses dans les fournitures utilisées à l’école. Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, celles-ci sont présentes dans les stylos, colles, crayons, correcteurs et autres cahiers. Elles peuvent, pour certaines d’entre elles entraîner des effets sur la santé des enseignants, des personnels de l'éducation mais surtout des enfants qui passent environ 25% de leur temps à l’école et “qui ont tendance à mettre les objets à la bouche“.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail souligne que les fournitures scolaires ne disposent d'aucune catégorisation officielle et ne relèvent, ni en France ni en Europe, d’une réglementation spécifique “permettant d’encadrer leur composition, leur fabrication ou leur utilisation pour s’assurer de leur innocuité.“
Une des études citées porte sur les données du Safety Gate, système européen d’alerte rapide pour les produits dangereux non alimentaires. Depuis sa création, le nombre d’alertes a fortement augmenté (468 en 2004, 2253 en 2020), les risques chimiques représentant environ 18% des alertes notifiées dans Safety Gate en 2020.
Certaines fournitures scolaires comme la peinture, les feutres ou les crayons de couleur sont considérées comme des jouets et donc interdites de voir entrer dans leur composition des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). L'ANSES appelle ainsi à appliquer à l’ensemble des fournitures scolaires la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets pour favoriser “la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées dans les fournitures à l’heure actuelle“.
L'agence souhaite également que les produits soient davantage surveillés et étudiés. En outre, elle demande aux fabricants et distributeurs “de supprimer certaines substances ou familles de substances parfumantes indépendamment des évolutions réglementaires“, et de prendre en compte les comportements et usages prévisibles comme le “machouillage“ pour s’assurer de l’innocuité de ces produits.
A noter par ailleurs qu'en plus de constituer des sources d’émissions en composés organiques volatils (COV) significatives dans les écoles, “les fournitures scolaires peuvent également conduire à la formation de particules ultrafines issues de processus d’oxydation de ces mêmes COV par des oxydants tels que l’ozone notamment, et cela même pour des niveaux de concentrations des COV pouvant être considérés comme peu élevés".
L'avis de l'ANSES ici