Au lycée, des perceptions de soi et de l'avenir qui divergent selon le genre (IFOP)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 15 décembre 2022.
Les lycéennes imaginent davantage que leurs homologues masculins “faire un métier qu’elles aiment“ (89 contre 81 %), fait valoir l'IFOP dans une étude sur le rapport à l'avenir qu'entretiennent les jeunes selon leur genreréalisée fin novembre.
Dans cet échantillon de 1 006 lycéens et lycéennes qui ont été questionnés par l'institut de sondage (pour la Delta Business School, ndlr), les filles veulent en effet davantage un métier qui “a du sens“ (85 contre 77 %) ou dans lequel elles sont respectées (84 contre 73 %), alors que les garçons sont plus nombreux que les filles à vouloir “gagner beaucoup d’argent“ (50 contre 46 %), avoir de la “notoriété“ ou encore du “pouvoir“.
Cette conception des perspectives de carrière professionnelle se retrouve déjà dans le cadre scolaire chez les jeunes. Car la première chose qui ressort de l'enquête est la répartition de la confiance en soi à l'école. 75 % des lycéens déclarent avoir confiance en eux, certes, mais alors que les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons, elles ne sont que 64 % à avoir confiance en elles, tandis que chez les lycéens ce taux est de 87 %. Les garçons sont d'ailleurs tout autant à se déclarer ambitieux, contre seulement 82 % des lycéennes. Pourtant, si elles obtiennent le baccalauréat, 71 % des lycéennes envisagent certainement de poursuivre leurs études après le lycée, alors que c'est seulement le cas pour 62 % des lycéens.
Les différences de genre se retrouvent ensuite dans l'imaginaire des choix et des possibilités de carrière chez les lycéens. Ainsi la discipline idéale dans les études qu'ils aimeraient entreprendre serait pour 18 % des garçons “Technologie / Informatique“, alors que 2 % des filles l'envisagent. A l'inverse, 19 % des filles citent le domaine “Médecine / Pharmacie et autres disciplines de santé“, versus 6 % des garçons. De même, on retrouve 14 % des filles qui s'imaginent dans des filières littéraires contre 7 % des garçons.
Pour ce qui est de la vie professionnelle future, l'ambition ressort également comme principalement masculine. L'IFOP calcule que 74 % des répondants se sentent capables de créer leur entreprise, contre 65 % des filles, ou encore que 81 % des garçons se sentent capables d’être cadre supérieur d’une entreprise, pour 73 % de filles.
Dès lors, concernant la perception des différences de genre en milieu professionnel 75 % des lycéennes pensent que lors de la première embauche il y a des différences salariales entre un homme et une femme, versus 68 % des lycéens. D'ailleurs, 60 % des lycéens questionnés estiment qu'être une femme n’est pas en soi un facteur pénalisant dans le monde du travail, et ils sont même 58 % à considérer que les différences entre hommes et femmes dans le monde du travail sont liées à la nature de chacun (+14 points pour les deux items par rapport aux lycéennes).
Le sondage ici