AESH : un rapprochement avec “la vie scolaire“, mais pas de fusion avec les AED, annonce Pap Ndiaye (Assemblée nationale)
Paru dans Scolaire le mercredi 12 juillet 2023.
“Nous voulons compléter, sur une base facultative, le service des AESH en le rapprochant mais certainement pas en le fusionnant avec la vie scolaire“ déclarait mardi 11 juillet Pap Ndiaye à l'Assemblée nationale en réponse à une question du député Philippe Fait (UDI).
Le ministre de l'éducation considère que pour les accompagnants d'élèves en situation de handicap “la dernière étape à court terme c'est celle des 35 heures“ et pour y arriver, deux chemins sont encore possibles. La première voie consiste en une contractualisation avec des collectivités “de manière à ce que les AESH aient une seule fiche de paie et que la collectivité rembourse (l'Education nationale pour le) temps périscolaire“, le conseil d'Etat ayant enjoint l'Education nationale à ne pas les rémunérer sur le temps périscolaire.
Fusion
La deuxième solution vise à compléter le service des AESH (actuellement majoritairement de 24 heures par semaine, ndlr) par 11 heures supplémentaires “dans la vie scolaire“, Pap Ndiaye précisant que “la vie scolaire, ce n'est pas fusionner les AED et les AESH, surtout pas. C'est rapprocher les AESH qui le souhaitent de la vie scolaire pour effectuer des heures de vie scolaire qui peuvent être liées à l'école inclusive“, par exemple des élèves porteurs de handicap qui peuvent avoir besoin de la présence des AESH dans le temps de récréation.
Avec cette idée, il s'agirait sans doute de la création du métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE), à laquelle s'oppose fermement la FSU, la fédération dénonçant par communiqué une “nouvelle détérioration des conditions d’emploi“ et une “dilution“ des missions des AESH.
Annoncée par le président de la république lors du Conseil National sur le Handicap (voir ToutEduc ici) dans sa présentation de l'acte 2 de l'école inclusive, la proposition consiste à “regrouper le cadre d'emploi des AESH avec celui des AED autour du métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE), afin de consolider les conditions d'emploi des AESH auprès des établissements, d’offrir un passage à temps plein et une évolution professionnelle, de permettre une prise en charge sur les temps périscolaires, et d'éviter la démultiplication des accompagnants dans la même classe.“
Revalorisation
Le ministre de l'Education estime en outre que la situation des AESH “progresse“, faisant référence aux mesures de revalorisation qui seront engagées à leur endroit dès la rentrée 2023. Le budget consacré à ce titre sera, précisait le ministère il y a quelques jours, de 80 millions d’euros pour la fin d'année puis de 240 M€ sur une année civile, soit une hausse de la rémunération des AESH de 10 %.
Ce budget comprendra, ajoute-t-il, “une grille indiciaire revalorisée, débutant à l’indice 366, soit au-dessus de l’indice minimum de traitement de la fonction publique, et rehaussant les indices des autres échelons pour permettre une progression continue en fonction de l’expérience“. A cela s'ajoutent la création d’une indemnité de fonctions de 1 529 € bruts par an, ainsi que “la majoration de 10 % de l’indemnité versée aux AESH référents qui apportent un appui méthodologique et un soutien spécifique aux AESH nouvellement nommés.“
Pour la FSU, les mesures salariales sont “encore loin du compte“ car promettant “une perspective de gain de 331€ nets pour 33 ans de carrière“ en ce qui concerne le rééchelonnement, ainsi qu'un “gain de 63€ nets par mois“ d'indemnité de fonction pour une AESH assurant 24 heures d’accompagnement par semaine.
Jugées “en deçà des attentes exprimées à maintes reprises par les AESH lors des journées de mobilisation pour la reconnaissance de leur métier et pour des salaires décents“, pour la centrale syndicale ces mesures “ne régleront en rien la précarité salariale de ces agent·es (des femmes en majorité) qui subissent à la fois des temps incomplets imposés et des rémunérations au quasi minimum de la Fonction publique“.
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