Quels enjeux pour le 1er “Sommet mondial de la Coalition pour l’alimentation scolaire“ ?
Paru dans Périscolaire le jeudi 19 octobre 2023.
Le premier “Sommet mondial de la Coalition pour l’alimentation scolaire“, qui a pour objectif de “fournir à chaque enfant un repas sain et nutritif à l’école d’ici 2030“, se réunit à Paris les 18 et 19 octobre.
Alors que l'on compte 153 millions d'enfants ou de jeunes parmi les 349 millions de personnes en situation de risque élevé d’insécurité alimentaire dans le monde, la conférence entend “donner la parole aux acteurs de terrain qui mettent quotidiennement en œuvre l’alimentation scolaire, au premier rang desquels les communes“, indique le quai d'Orsay.
Regroupant plus de 85 pays et 95 partenaires (centres de recherche, organisations internationales, etc..), la “Coalition pour l’alimentation scolaire“ a été instaurée par le Programme alimentaire mondial (PAM) en 2021. Le gouvernement estime que par son action, quelque “420 millions d’enfants dans le monde ont aujourd’hui accès à un repas par jour à l’école“, soit près de 8 % de plus qu’avant la pandémie de Covid-19. Il ajoute que “les investissements en faveur des cantines scolaires dans le monde ont augmenté de 5 milliards de dollars“, atteignant 48 milliards en 2022.
La France, qui a appuyé le démarrage du projet avec la Finlande, a de son côté investi plus de 28 millions d’euros en 2022 “dans des programmes d’alimentation scolaire à travers des projets mis en œuvre par le PAM“, avec par exemple 13 millions d’euros pour soutenir les cantines scolaires afghanes après la prise de Kaboul par les Talibans, ainsi que des actions en Algérie, Ethiopie, en Haïti, au Liban, en République du Congo et au Venezuela. Elle finance également le secrétariat de la coalition pour l’alimentation scolaire hébergé par le PAM (3,5 millions d’euros depuis 2021).
Au niveau national, la politique menée a permis à plus de 180 000 écoliers de profiter du dispositif cantine à 1 euro, tandis que 250 000 élèves ont bénéficié de petits déjeuners gratuits sur l’année scolaire 2022-2023. Le gouvernement souligne par ailleurs les effets de cette politique en matière de santé publique, d'apprentissages et d’accès à l’éducation, en “incitant les parents à envoyer leurs enfants en classe pour leur assurer un repas complet“, tout en étant un “facteur d’égalité entre les filles et les garçons“.
Le ministère de l'agriculture fait lui valoir que les trois quarts des 13 millions d’élèves scolarisés en France mangent au moins une fois par semaine à la cantine, et 60 % au moins quatre fois par semaine. Il rappelle les mesures prises en faveur de l'alimentation, notamment la loi “Climat et résilience“ ou la loi “EGAlim“ dont l'objectif est “de servir 50 % de produits durables et de qualité dont 20 % issus de l’agriculture biologique“. A ce titre, il “estime qu’en 2021 les cantines des écoles primaires répertoriées sur le site ‘ma cantine‘ ont servi 44 % de produits durables et de qualité, dont 23 % issus de l’agriculture biologique.“
Enfin, il ajoute que le “soutien financier pour encourager les cantines rurales à la mise en place d’une tarification“ mis en place en 2019 sera renforcé à partir du 1er janvier 2024 dans le cadre du Pacte des solidarités “pour permettre aux communes les plus en difficulté de continuer à proposer des tarifs réduits pour les plus précaires.“ En outre, la restauration scolaire sera “au cœur de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat“ (SNANC) publiée d’ici la fin de l’année 2023.