“L’apprentissage apparaît comme une activité rentable“ (France Compétences)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 06 février 2024.
“L’apprentissage apparaît comme une activité rentable“ estime France Compétences dans son rapport 2023 dédié à l’usage des fonds de la formation professionnelle.
Le coût de revient d'un apprenti, calcule l'institution, s’élève pour un centre de formation d’apprentis (CFA) à presque 8 000 euros par an en 2022. Sur la période 2007-2018, ce coût a “continuellement augmenté“ et a ensuite “continué à progresser entre 2020 et 2022 (+7 %) à un rythme soutenu“. En outre, plus le niveau de certification est élevé, plus il augmente : de près de 7 000 euros pour un apprenti de niveau 3 à plus de 8 700 euros pour un apprenti de niveau 7.
Coût de revient
France Compétences constate ensuite que la structure du “coût de revient d’un apprenti“ est relativement stable entre 2020 et 2022 : 90 % correspondent aux charges moyennes de fonctionnement (pédagogie, accompagnement, structure et communication, charges exceptionnelles et provisions en lien avec les formations), 4 % aux dotations aux amortissements et 3 % sont associés aux frais annexes (transport, hébergement, restauration…).
Ainsi en 2022, les CFA “ont comptabilisé un total de charges d’environ 7,1 milliards d’euros et un total de produits de plus de 8 milliards d’euros“, ce qui leur a valu de réaliser un résultat net de plus de 852 millions d’euros. Le taux de marge moyen réalisé est ainsi de 10,6 %, en baisse de 0,4 point par rapport à l’année 2021. Cependant, en fin d’année 2022, “six CFA sur dix présentent un résultat excédentaire“ tandis que la proportion de CFA présentant un résultat déficitaire est de 24 %.
A noter que les CFA “publics“ et “privés“ (respectivement 13,4 et 20,9 %) sont plus “rentables“ que les consulaires (9,8 %) ou les associations (8,8 %), une meilleure rentabilité qui “s’observe aussi pour les CFA qui développent d’autres activités à côté de l’apprentissage“. La rentabilité d’un CFA est également “plus faible pour les CFA accueillant un nombre important d’apprentis“.
Coût unitaire
Plus généralement, alors que 8,2 % des jeunes de 16-29 ans sont en apprentissage fin 2022, le coût unitaire engagé pour un apprenti s’élève à 22 435 euros. Comparé à 2021, il a diminué de 785 euros, soit une baisse de 3 % par rapport à 2021.
Ce coût est divisé entre 44 % de coûts pédagogiques, 43 % d’aides reçues par les entreprises, 7 % d’autres coûts de structures nécessaires à la mise en œuvre de l’apprentissage, ainsi que 6 % d’aides reçues par les apprentis et leur famille (hors rémunération des apprentis). “La baisse s’explique principalement par la moindre mobilisation des aides à l’embauche rapportées aux entrées“, analyse dès lors France Compétences qui précise que les coûts pédagogiques “augmentent légèrement“ (+2 %) et que les restes à charge bénéficiaire et entreprise “sont en forte hausse (respectivement : +58 %, +35 %) mais (que) leurs impacts sur le coût total sont limités“.
Par ailleurs, est expliqué que “le montant total des engagements nets des annulations des financeurs finaux (opérateurs de compétences et Etat principalement) de l’apprentissage s’élève à 18,2 milliards d’euros, soit une augmentation de l’ordre de 1,6 milliard d’euros (+9 %) par rapport à 2021“.
Profil
D'autres données sont fournies dans le document, qui évoque une transformation du profil des apprentis. Alors que le nombre d’entrées a augmenté de 165 % comparé à fin 2018, la durée moyenne du contrat d'apprentissage est toujours de 17,7 mois. En revanche, près d’un contrat sur trois est rompu avant son terme. En 2022, l’âge moyen d’un apprenti s’établit autour de 20 ans. Les apprentis de 26 ans ou plus représentent 7 % du total des entrées. 1 % des contrats débutés en 2022 concernent des apprentis reconnus comme travailleurs handicapés.
47 % des jeunes ayant signé un contrat d’apprentissage étaient issus de la voie scolaire ou universitaire, 6 % étaient demandeurs d’emploi et 29 % étaient déjà en apprentissage avant la signature du contrat. A ce titre, on remarquera que 39 % des jeunes entrés en apprentissage en 2022 étaient déjà titulaires d’un diplôme du supérieur contre 22 % en 2018. Et “si l’augmentation des flux d’entrées en apprentissage concerne tous les niveaux, la dynamique du nombre d’entrées en apprentissage est en grande partie portée par les apprentis de l’enseignement supérieur“ qui sont désormais majoritaires : 63 % des entrants préparent des certifications de niveau 5 à 8 (équivalent à bac+2 ou plus) contre 37 % en 2018.