Laurent Berger (CFDT): "Benoît Hamon n’a pas la culture du dialogue social" (AG du SGEN)
Paru dans Scolaire le jeudi 03 avril 2014.
Benoît Hamon, le nouveau ministre de l’Education nationale, "aurait pu être nommé à l’Emploi. On vous le laisse. Je pense qu’il peut avoir une vision pour l’éducation, comme le laisse penser ses déclarations appelant à poursuivre le travail engagé mais il n’a pas la culture du dialogue social, et ce n’est pas le seul dans votre milieu". C’est ce que déclare Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT devant les militants du SGEN-CFDT réunis en assemblée générale de mi-mandat ce 3 avril, à Paris. "Ce qui nous importe au-delà de ce gouvernement, c’est la poursuite de la méthode qui a été ancrée dans le dialogue et dans la démocratie sociale. Il ne faut pas se raconter d’histoires. Cette méthode n’est pas majoritaire dans notre pays et n’est pas partagée par le monde syndical et le monde politique."
Après un discours consacré à l’actualité socio-économique, Laurent Berger est interpelé par des militants du SGEN. Un enseignant dénonce l’absence de dialogue social dans l’académie de Versailles où il exerce, citant l’exemple de la politique d’éducation prioritaire répartie sans aucune concertation, selon lui. Une autre militante dénonce le gel du point d’indice des fonctionnaires. "Le choix du dialogue social n’est pas un choix naïf. La négociation c’est un vrai rapport de force, un vrai combat syndical. Il faut un haut niveau d’exigences sur la méthode. Avec ce gouvernement et notamment en éducation, il faut placer la barre haut", insiste Laurent Berger. Il estime que lorsque le dialogue social ne suffit plus, il faut utiliser d’autres leviers. "Ceux qui ne veulent pas pratiquer le dialogue social font le choix d’avoir en face d'eux un certain type de syndicalistes." Laurent Berger avance que le dialogue social dans la fonction publique en est au stade de la "préhistoire" et qu’il y a un espace pour la CFDT pour le faire progresser.
A propos du gel du point d’indice des fonctionnaires, Laurent Berger déclare que c’est "inacceptable". Selon lui, les fédérations de fonctionnaires doivent se mobiliser . "La confédération est prête à soutenir."