Diplômés de l'apprentissage ou des lycées professionnels : les coûts comparés de l'insertion (revue du CEREQ)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 04 octobre 2019.
Le titulaire d'un CAP obtenu après un parcours en lycée professionnel coûte plus cher qu'un diplômé sorti de l'apprentissage en termes d'indemnités chômage, dépenses d’accompagnement et de formation professionnelle et il rapporte moins à la puissance publique sous forme de cotisations sociales, calcule Eric Kulanthaivelu(DARES) dans un article publié par le CEREQ.
Trois ans après leur sortie d'apprentissage, les jeunes sont plus souvent en emploi que leurs homologues sortis d'un lycée professionnel (68,8 % contre 60,5 %), une différence un peu moins forte 5 ans après leur sortie du système de formation (77,7 % vs 70,1 %). Sur ces durées, les apprentis ont accumulé plus d’épisodes d’emploi et moins de périodes de formation ou d’inactivité. Sur les trois premières années qui suivent leur sortie, les anciens apprentis ont connu, en moyenne, 8,3 mois de chômage contre 10,6 pour les lycéens.
Toutefois, si l'auteur constate "un différentiel de coûts et de bénéfices en faveur de l’apprentissage à trois ans ainsi qu’à cinq ans", il reconnaît l'existence de biais, notamment "le caractère potentiellement endogène du fait de passer par l’apprentissage". Les apprentis ont plus souvent des parents cadres, une mère diplômée tandis que "les lycées professionnels présentent globalement une plus grande mixité sociale", "la part des femmes y est plus grande, tout comme la part de jeunes nés d’au moins un parent immigré". L'auteur n'évoque pas la situation des jeunes sortants non diplômés.
"Les sortants d’apprentissage au prisme du budget de l’État : une analyse coût‐bénéfice des trajectoires professionnelles entre apprentis et lycéens professionnels", pages 91 à 102, revue Cereq Echanges, ici