Rapport Azéma - Mathiot : premières réactions plutôt positives (SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNALC)
Paru dans Scolaire le jeudi 07 novembre 2019.
Les premières réactions à la publication du rapport Azéma-Mathiot, du SE-UNSA, du SGEN-CFDT et dans une moindre mesure du SNALC sont plutôt positives, avec des réserves.
Pour le syndicat des enseignants, ce rapport "s’inscrit dans la continuité de la refondation de l’éducation prioritaire de 2014 tout en donnant une visibilité nouvelle aux besoins des territoires ruraux en difficulté ou isolés". Il a "le mérite d’envisager une meilleure prise en compte des écoles 'orphelines' et des lycées 'difficiles' et d’aborder le rôle joué par les écoles privées dans la ségrégation scolaire", à la condition que cette extension des écoles et établissements prioritaires ne conduise pas à "déshabiller Pierre pour habiller Paul". Pour le SE, il est "important de conserver une carte nationale", faute de quoi "les moyens des Réseaux d’éducation prioritaire s’effilocheront au bénéfice d’autres priorités, donnant naissance à autant de politiques éducatives que d’académies, sans que les usagers et les personnels aient les moyens de débattre des enjeux et de peser efficacement sur les choix".
Le SGEN-CFDT estime que ce rapport "dresse un bilan pertinent de la situation et propose des pistes de mise en œuvre territoriale des politiques éducatives qui méritent d’être étudiées", il salue le "rappel de la nécessité d’une politique interministérielle de mixité sociale et scolaire" et la distinction "claire" qui est faite "entre les enjeux éducatifs des zones urbaines sensibles (...) et ceux des zones rurales isolées", ce qui doit permettre d’éviter "la tentation de transferts des unes aux autres". Il "n’est pas opposé par principe à la déconcentration de politiques de priorisation territoriale au niveau des recteurs" mais il pose des conditions en termes de moyens, de reconnaissance des personnels et de "co-construction de ces politiques" avec les collectivités et les personnels.
Le SNALC considère que certaines des propositions émises "sont intéressantes", mais d’autres le "laissent plus que dubitatifs, notamment celle sur le devenir très flou des REP". Il s’inquiète également de la sixième mesure visant à "adosser la troisième tranche de revalorisation de la prime REP+ à la participation au dispositif de formation à la difficulté sociale et scolaire hors temps scolaire". Le syndicat des lycées et collèges "soutient l’idée d’une formation adaptée aux spécificités" des établissements REP+, mais "à condition que ce soient des formations de qualité, pragmatiques, cohérentes, et surtout, SUR temps scolaire".