Trois nouvelles orientations pour le Conseil scientifique de l'Education nationale (livre - S. Dehaene)
Paru dans Scolaire le lundi 27 janvier 2020.
"Un nouveau groupe de travail se consacrera à l'intelligence artificielle et à l'innovation", annonce Stanislas Dehaene dans "La science au service de l'école". Cet ouvrage collectif regroupe les deux avis du Conseil scientifique de l'Education nationale sur les évaluations CP-CE1 et sur les manuels de lecture au CP ainsi qu'un article de Joëlle Proust (membre du CSEN) sur la métacognition. L'introduction et la conclusion permettent à son président de préciser le sens de l'action du Conseil. Il y annonce l'ouverture d'un autre "axe de réflexion" sur "Petite enfance et ressources pour l'école maternelle". Le groupe de travail, "dans un premier temps, recensera les données sur le vocabulaire et l'âge d'acquisition des différentes catégories de mots". Il travaillera aussi sur "la possibilité d'intervenir pour accroître les connaissances linguistiques des enfants", sur le bilinguisme et sur "l'enseignement des mathématiques à cet âge précoce". Le Conseil scientifique planchera également sur "l'éducation à l'esprit critique" et les "pédagogies (qui) peuvent favoriser la prise de décision informée et basée sur des connaissances et sources fiables".
Stanislas Dehaene évoque les "fabriques des ateliers académiques" qui permettent de mettre en relation "les multiples compétences locales en recherche, formation, pratiques et ressources (universités, Inspé, Réseau Canopé, Ih2ef, CNED...)" car, pour lui, "réenchanter" le métier d'enseignant suppose d'agir "non seulement sur le plan salarial", mais aussi "sur les plans matériel et humain, en créant de vraies formations professionnelles".
Il part d'un constat partagé par tous les membres du CSEN, "l'école française ne va pas bien". Pour y remédier, il faut "une mobilisation collective et résolue, particulièrement tournée vers les familles défavorisées et la petite enfance, là où la recherche démontre que les efforts sont les plus productifs" et, seconde "recette", "une approche rationnelle, dépourvue d'idéologie mais fondée, comme en médecine, sur l'expérimentation et sur les données probantes". L'école française doit en effet, affirme-t-il encore, "se débarrasser de ses habitudes et de ses idéologies infondées" (sans davantage de précision).
La science au service de l'école, éditions Odile Jacob et Canopé, 288 p., 17€