Malaise à la DGESCO
Paru dans Scolaire le jeudi 20 février 2020.
L'administration centrale de l'Education nationale a été réorganisée au mois de juin l'année dernière, et les syndicats ont demandé une évaluation de l'impact de cette réorganisation sur les personnels de deux directions, la DGESCO (enseignement scolaire) et la DNE (numérique). Le rapport a été publié par notre confrère du Café pédagogique. En voici des extraits significatifs.
"La majorité des agents n’était pas opposée à la réorganisation", mais "leur vision actuelle est plutôt négative", même s'ils ont exprimé l'espoir "que l’arrivée du nouveau directeur général de l'enseignement scolaire (le remplacement de J-M Huart par E. Geffray, ndlr) provoque un changement des pratiques". Les personnels dénoncent des "horaires extensibles, des pauses repas devant l’ordinateur, du travail le soir, les week-ends et pendant les congés (...). Les dossiers arrivent en flot continu et non priorisés." Ils évoquent "des difficultés à travailler avec les collègues des autres bureaux de la DGESCO (voire interdiction)", ainsi que des "rivalités entre chefs de bureaux" et "des pratiques managériales inappropriées ('vous êtes payés pour obéir, pas pour penser', 'management brutal, infantilisant, pinailleur', 'dévalorisant voire humiliant') (...). Les agents sont insatisfaits de la qualité du travail qu’ils fournissent, ressentent une perte d’autonomie; une reconnaissance au travail inadaptée voire inexistante (...)."
Le rapport signale encore "l’absence de travail collaboratif, d’échanges de pratiques, le travail en silo, les bureaux inadaptés au travail de réflexion ou de communication téléphonique, la lourdeur et le temps passé aux corrections de forme plutôt que sur le fond". Certains items, "dépassement régulier des horaires de travail", "injonctions contradictoires", "absence d’écoute des managers", "inadéquation des compétences et des missions" reviennent régulièrement, même si les témoignages sont hétérogènes et si tous attendent que la réorganisation, une fois effective (elle n'a eu jusqu'à présent que "peu d’impact positif"), "apporte de la simplification, des relations facilitées entre bureaux et des réunions de bureaux, ainsi que la constitution d’un réseau de communication direct permettant aux agents d’échanger avec les acteurs terrains au sein des établissements".
Le document sur le site du Café pédagogique ici