Privé sous contrat : une intersyndicale dénonce "le prosélytisme" du secrétariat général de l'enseignement catholique
Paru dans Scolaire le dimanche 29 novembre 2020.
Plusieurs organisations syndicales du privé sous-contrat (SNEP-UNSA, SUD enseignement privé, CGT enseignement privé et SYNEP CFE-CGC) dénoncent dans un communiqué commun "le prosélytisme des représentants de l’Église catholique en direction d'agents publics". Le secrétariat général de l'enseignement catholique a en effet adressé le 30 octobre aux directeurs diocésains pour transmission aux chefs d'établissement une circulaire sur la rentrée du 2 novembre, marquée par un "renforcement du protocole sanitaire" et l'hommage à Samuel Paty.
Dans ce document, le SGEC invite les personnels "à respecter scrupuleusement la minute de silence prévue à 11h00 après la lecture de la lettre de J.Jaurès aux instituteurs et institutrices", considérant que "l’heure n’est pas au débat", "au-delà des questions que posent le choix de ce texte". Et il invite les destinataire à " associer à cet hommage républicain, un temps de prière et de recueillement".
Les organisations syndicales refusent "l'entrisme de l'Église catholique dans le Service public d'éducation" et évoque d'autres messages transmis "via les messageries professionnelles et/ou personnelles". Ils s'interrogent. Comment le SGEC a-t-il eu " accès aux bases de données professionnelles du ministère" ? Elles exigent du ministre qu’il assure aux agents publics et aux élèves la liberté d'enseignement et la liberté de conscience".
A noter que Franck Pecot, le secrétaire général du SNEP-UNSA avait déjà "attiré l'attention" du ministre sur l'usage des boites de messagerie professionnelles académiques des agents par le SGEC à plusieurs reprises cette année. Il est donc rejoint par trois autres organisations syndicales (mais ni la FEP-CFDT ni le SPELC). Le SNEP a également alerté le procureur de la République (voir ToutEduc ici).