Les "Etats généraux" de la laïcité lancés par M. Schiappa inquiètent plusieurs organisations liées à l'éducation
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 22 avril 2021.
Marlène Schiappa a donné le coup d'envoi mardi 20 avril au CNAM "d'une vaste consultation" destinée à "réaffirmer le modèle laïc français". Pour la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, la laïcité, "c’est la loi de 1905", mais c'est aussi, a-t-elle déclaré lors du lancement de ces "états généraux", "un vecteur d’émancipation" qui permet "la consolidation de la citoyenneté en opposition à des discours communautaristes ou hostiles, qui émergent notamment chez les plus jeunes". Elle était entourée de "nombreux intellectuels", Souâd Ayada (philosophe spécialiste de la spiritualité musulmane, inspectrice générale de l'Education nationale, présidente du Conseil supérieur des programmes, réputée proche du courant "républicain - antipédagogue", ndlr), Raphaël Enthoven (philosophe, réputé proche du "Printemps républicain", ndlr), Caroline Fourest (journaliste, connue pour sa critique polémique du rôle des Frères musulmans, ndlr), Philippe Gaudin (philosophe, directeur de l'IESR), Gaspard Koenig (philosophe, défenseur d'un "jacobinisme libéral", ndlr) et Henri Peña-Ruiz (philosophe, a été membre de la commission Stasi où il a milité pour l'interdiction dans les collèges et lycées du port de signes ostensibles, l'un des piliers du courant "républicain - antipédagogue, ndlr)".
Ces états généraux doivent aboutir à "la fin de l'été" avec un "Forum de la laïcité et de la citoyenneté". "Le gouvernement rendra publiques les conclusions de l’ensemble des travaux, les propositions qui en découlent, ainsi que les initiatives et bonnes pratiques de terrain qui devront être mises en œuvre.
"Afin de marquer (sa) réprobation de la manière dont les États généraux de la Laïcité ont été annoncés", la Ligue de l'enseignement "a pris l’initiative de rédiger un court texte en vue de rassembler des associations, organisations, mouvements et syndicats". Les signataires considèrent que "les conditions ne sont malheureusement pas réunies actuellement pour pouvoir participer à ces États Généraux".
Ce texte a été signé par plusieurs organisations syndicales de l'éducation, des mouvements pédagogiques et d'éducation populaire et de Jeunesse dont la FCPE, la FSU, l’UNSA education, Les Francas, les CEMEA, les PEP, Solidarité Laïque", ainsi que la Confédération des MJC, les CRAP Cahiers pédagogiques, DEI France, les Francas, l’ICEM-pédagogie Freinet, la Jeunesse au Plein Air...