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Autotests au lycée : "un flop complet" (SNPDEN)

Paru dans Scolaire le mercredi 19 mai 2021.

Pour Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN jusqu'à demain, 20 mai, la campagne d'autotests dans les lycées est "un flop complet". Il l'a dit à la presse ce mercredi, à l'occasion de l'ouverture du congrès du syndicat UNSA des personnels de direction de l'Education nationale qui renouvelle ses instances nationales. Alors que le cabinet du ministre ferait état d'un taux de réalisation des autotests de 30 à 40% après quelques "sondages" dans des établissements, l'organisation syndicale l'évalue plutôt à 5 ou 10 %. Bruno Bobkiewicz, qui succèdera demain à P. Vincent, donne l'exemple des élèves de première de son lycée de Vincennes (Val-de-Marne). Sur quelque 400 familles concernées, 52 ont répondu positivement à la demande qui leur était adressée, et seuls 12 élèves se sont effectivement présentés le jour dit pour le test.

Les parents, pour beaucoup, considèrent que la santé de leur enfant n'est pas du ressort de l'établissement scolaire, dont ils constatent d'ailleurs qu'il est mal équipé pour faire passer ces tests. Quant aux élèves, ils n'en ont "pas envie" et peut-être veulent-ils éviter, au cas où ils seraient positifs, d'être responsables de la fermeture de leur classe et donc de priver leurs camarades d'heures de cours décisives juste avant les conseils de classe ou les épreuves maintenues du baccalauréat (ou du CAP). A pu jouer également le calendrier, une mesure qui intervient tardivement dans l'année, alors que les médias font tous état d'une décrue de la circulation du virus. Ces mêmes considérations ont pu jouer pour les enseignants, qui ne seraient, pour une bonne moitié d'entre eux, pas demandeurs des auto-tests qui leurs sont destinés, beaucoup ayant pu recevoir au moins la première dose du vaccin.

Le SNPDEN évoque également des problèmes de logistique. Beaucoup d'établissements ont été livrés tardivement, par exemple ce lundi à Arras (Pas-de-Calais), et surtout, les kits ont été conditionnés par 25, aux personnels de constituer des sachets réunissant les divers éléments du test, ce qui ne serait pas matériellement possible si une forte proportion d'élèves étaient volontaires. D'ailleurs, si les stocks sont extrêmement importants pour les établissements, ils n'auraient pas été suffisants en cas de succès de l'opération.

Interrogés sur le "Grand Oral", les deux responsables de l'organisation syndicale font valoir qu'il reste cinq semaines avant l'épreuve, et que les enseignants de spécialité ont six heures par semaine pour y préparer leurs élèves. Tous les conseils de classe seront bouclés pour le 4 juin, date à laquelle seront donc définitives les notes de contrôle continu qui valent, cette année, pour 82 % de la note finale.

Quant au renouvellement des instances, il est important puisque, outre le secrétaire général, les deux secrétaires généraux adjoints et quatre secrétaires nationaux laissent leur place. Une seule liste se présente, comme à chaque congrès sauf au premier, en 1992. Largement majoritaire puisqu'il recueille les deux-tiers des voix aux élections professionnelles, le SNPDEN reconnaît qu'il perd "un peu d'adhérents".

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