Hausse des cas de Covid-19, désorganisations et nouveaux protocoles.. Les syndicats évoquent l'exaspération et la colère des personnels (SNALC, SNES-FSU, SE-UNSA)
Paru dans Scolaire le vendredi 07 janvier 2022.
“95% des personnels ne se sentent pas soutenus par le ministère. Tous les directeurs d’école évoquent la désorganisation qu’a suscitée l’annonce dimanche soir d’un nouveau protocole. Un amer sentiment de mépris est exprimé quant à la forme de la communication du ministre. Moins d’un personnel sur deux se sent soutenu par son supérieur hiérarchique direct. Deux tiers des personnels ont le sentiment que la gestion du protocole (contact-tracing, non-brassage, tests, …) les empêche d’effectuer leurs missions.“
Ce sont des résultats d'une enquête flash réalisée sur 160 établissements scolaires par le SE-UNSA dans le Bas-Rhin. Le SNES-FSU fait lui aussi un bilan d’une semaine au cœur de la 5ème vague (ici) avec des témoignages du manque de personnels “Dans mon collège : pas de CPE, un surveillant seulement, pas de principale adjointe, pas de secrétaire de direction… Notre principale a fait venir sa fille pour surveiller la cour du collège. J’en peux plus de ce bordel“ et des classes qui se vident : “Gestion difficile chez nous ! Environ 4/5 élèves absents par classe pour le moment. Seulement 3 AED et le secrétariat et la cheffe au bord du burn out… Elles ne font que de la Gestion covid !“
Plusieurs syndicats avaient hier 6 janvier une nouvelle réunion concernant le Covid-19 avec plusieurs membres du ministère de l'Education nationale dont Jean-Michel Blanquer.
Le SNALC parle de “désorganisation rare“ et s’interroge, alors qu'un “travail d’investissement de fond n’a pas été fait depuis un an et demi“, sur l’objectif poursuivi par le ministre car selon le syndicat le “protocole actuel (..) ne convient pas.“ Il évoque l' “insuffisance générale des mesures“ et retrouve “la gestion de la crise des débuts“, chaotique et court-termiste, il fait état lui aussi d'un “très fort état d’épuisement des personnels“.
Il considère en outre qu' “il faut sortir du ping-pong État/collectivités sur le matériel nécessaire (capteurs, purificateurs…), avec des consignes claires et un budget en conséquence“, que les “autotests ont pu être mis dans certains endroits à disposition des personnels, mais cela est loin d’être coordonné“. Il estime que “toutes ou presque toutes les sorties scolaires doivent être annulées/reportées".
L“exaspération“ et la“colère“ des personnels sont également décrits par le SE-UNSA face à des “procédures intenables telles que la gestion des résultats de tests et les attestations sur l’honneur“ ou “l’absence de délais nécessaires entre les décisions et leurs concrétisations“. Le syndicat des enseignants du 1er et second degré évoque également “la pression des attentes compréhensibles des familles“.
Lunaire. Ecart abyssal.. Le SNES-FSU considère le discours du ministre est “déconnecté des réalités que vivent nos collègues“ et “insupportable“. Le syndicat du second degré fustige la réponse répétée d'une “école ouverte“ par le ministre qui “nie les vraies questions et les vrais problèmes que nous posons et jette l’opprobre sur les personnels et les organisations syndicales, soupçonnés de vouloir fermer les écoles, collèges et lycées, face à un ministre déterminé, lui, à les garder ouverts“.
Les trois syndicats évoquent la question du baccalauréat. Pour le SNES-FSU, “le fonctionnement actuel des cours (..) ne permet pas une préparation des épreuves dans de bonnes conditions. La pression grandit aussi bien pour les professeurs que pour les élèves“, tandis que le SNALC “alerte sur la capacité à tenir les épreuves de spécialité du baccalauréat G/T dans le format et le calendrier prévus". et que le SE-UNSA y voit un sujet qui “remonte également beaucoup“.
Le communiqué du SNALC ici
Le communiqué du SNES-FSU ici
Le communiqué du SE-UNSA ici