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Le Baccalauréat français international, une opportunité pour la France à l’étranger ?

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 10 mai 2022.

Si les parents d’élèves sont "très intéressés" par le BFI (le baccalauréat français international) dont la création a été annoncée l’an dernier (ici), les chefs d’établissements de la MLF s’interrogent, dans le cadre d’un atelier du congrès de la Mission laïque française, à Rabat (ici). Le cursus, qui court sur les deux années de première et terminale, est appelé à remplacer, à ce niveau, les sections internationales qui perdurent jusqu’en seconde. La première session est prévue pour 2024, donc pour les élèves qui feront leur rentrée dans quelques mois, mais les programmes ne sont pas encore sortis !

Et surtout, à ce jour, le Maroc est le seul pays à avoir signé une convention d’équivalence entre le BFI et son propre baccalauréat. La question des enseignements d’histoire et de langue et littérature du pays est en effet très sensible dans certaines régions du monde. Les personnels de direction s’interrogent également sur les modalités d’entrée des lycéens. Ceux qui auront fait le cursus « section internationale » devraient avoir le niveau requis en langue, mais comment celui-ci, B2 en fin de seconde, sera-t-il évalué pour les autres candidats ?

La principale interrogation porte sur les élèves, qui sont, bien plus que leurs parents, décideurs : vont-ils candidater ? ils ont peur d’un surcroît de travail dans un contexte défavorable en termes de coefficients. Au lieu de 100 pour un baccalauréat classique, les moyennes seront calculées sur 148 pour un BFI bilingue, 168 pour un BFI trilingue… La part faite au contrôle continu sera d’autant plus faible, et c’est bien ce qui les préoccupe. Quant à leur emploi du temps, il va s’alourdir de trois enseignements complémentaires, un enseignement de langue (qui ne pourra pas faire office d’enseignement de spécialité), un enseignement en langue dans une discipline non linguistique, Histoire-géographie ou enseignement scientifique, et un “enseignement de connaissance du monde“ dont personne ne voit bien ce qu’il recouvre ni qui l’assurera. Mais au vu du cadre prévu pour l’enseignement de littérature dans la langue choisie, il devrait être très ambitieux.

Reste une question, les ressources humaines. Où trouver des enseignants qualifiés ? Où mettre dans les emplois du temps ces enseignements complémentaires ? Toutes ces questions peuvent se résumer en une seule, le BFI sera-t-il "rentable", favorisera-t-il des poursuites d'études dans tous les pays ?

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