Débattre pour élaborer des projets d'école : l'exemple de Marseille
Paru dans Scolaire le mercredi 21 septembre 2022.
Alors que les écoles, collèges, lycées sont invités à débattre et à proposer des projets innovants, susceptibles de recevoir un financement, ToutEduc propose une typologie des projets inscrits dans le programme "Marseille en grand" au mois de mars dernier. Ces projets sont sommairement décrits dans les "fiches de postes" qui ont été publiées au bulletin départemental du 14 mars. Selon la section départementale du SNUIPP, rien n'a évolué depuis, aucun nouvel appel à projets n'a été publié, mais l'administration ferait "du forcing" auprès d'écoles bénéficiant d'un CLA (contrat local d'accompagnement) pour qu'elles déposent un projet. Toujours selon le SNUIPP, ces projets préexistaient pour la plupart au plan "Marseille en grand", et ne sont pas davantage originaux que les traditionnels "projets d'école".
Anglais. Plusieurs d'entre eux s'inscrivent dans "la stratégie départementale du développement du bilinguisme" et sont évoqués dans des termes voisins : "Une partie des programmes de l’Education nationale est délivrée en anglais. Pour répondre aux besoins des élèves, toute l’école s’engage dans un processus favorisant le bien-être à l’école. L’objectif est d’améliorer le climat scolaire et de prendre en charge la difficulté, en considérant l’enfant dans sa globalité, grâce aux partenariats." Certaines mettent l'accent sur "la collaboration avec les familles" (école maternelle Fonscolombes, écoles élémentaires Antoine de Ruffi, Rose Sauvagine, Canet Ambrosini).
Musique et danse. Le projet de l'école maternelle Parc Kalliste "s'appuie sur l'impact de la musique et de la danse sur le développement cognitif des élèves (...), notamment sur le lien entre l'entrée dans la lecture et le développement du langage oral." Il est évoqué dans des termes semblables par l'école primaire Capelette Laugier. L'école Albert Chabanon veut lutter contre la difficulté scolaire et les troubles DYS en "pratiquant régulièrement la musique" dans le cadre du protocole Musadys et du programme Démos.
Arts et culture. L'école Malpassé Les Lauriers organise "une progression en art" du CP au CM2 : Arts graphiques et Photographie, Danse, BD et Littérature, Cinéma-Théâtre, Musique selon les niveaux. L'école Loubière "s’appuie sur la pratique des arts (...) en lien avec les neurosciences". L'école Bois Lemaitre "développe une pédagogie portée sur les enseignements artistiques (...). Chaque élément du projet prend forme dans des locaux adaptés (studio et salle de spectacle) tout en associant des partenaires (artistes, troupes, lycéens de la section cinéma du lycée de secteur, parents)".
Sciences, mathématiques. L'école primaire "La Timone" prévoit d'accueillir "un laboratoire scientifique en élémentaire et une salle d’acculturation scientifique en maternelle. Le projet d’école sera tourné vers le
développement durable et vers la construction de savoirs scientifiques." Le groupe scolaire Menpenti prévoit l'implantation de "deux laboratoires de mathématiques".
EDD et citoyenneté. Les projets "éducation au développement durable" s'inscrivent dans le cadre d'une ou de plusieurs disciplines. L'école Estaque Plage pense "développer des compétences citoyennes en s’appuyant notamment sur les actions menées dans le cadre des enseignements en EPS et en EDD". L'école élémentaire "Saint Loup Castel Joli" veut donner "une coloration EDD et citoyenneté" à l’apprentissage scientifique. Elle prévoit "la création d’un espace dédié (...) pour une exposition ouverte vers l’extérieur". Les écoles de la cité "Frais Vallon" proposent de s’inscrire dans une démarche autour de la sensibilisation à l’environnement méditerranéen et à la biodiversité locale", avec "une salle dédiée et partagée". La démarche s'inscrit "en continuité avec le collège du secteur". Le projet vise aussi "à renforcer le lien école-famille".
L'école "Chartreux Eugène Cas 2 met en œuvre "des ateliers scientifiques inter-niveaux décloisonnés". L'école maternelle "Extérieur" entend "développer les fonctions exécutives des élèves (mémoire de travail, inhibition, flexibilité, planification, contrôle des émotions, maintien attentionnel)" et "développer la démarche éco-citoyenne". Le projet de Saint Charles 1 porte sur la création d’un "jardin partagé". "Le projet implique des structures municipales et associatives engagées dans la gestion des espaces verts et de jardins partagés" avec "les écoles et le collège du réseau REP+ Quinet (...). Il prévoit également la participation des parents sur les temps scolaires sous la responsabilité des enseignants.
EPS. L'éducation physique et sportive peut être "mise au service du parcours éducatif santé" (école la Castellane). L'école Font Vert "vise à créer un dispositif, basé sur les pratiques sportives, de la maternelle au collège", impliquant éducateurs sportifs et animateurs du périscolaire.
Co-éducation. Pour faire "face à une problématique d’absentéisme", l'école maternelle Saint André Boisseau "souhaite s’inscrire dans une démarche innovante avec les parents" et "prendre en compte les attentes de chacun".
L'école élémentaire La Maurelette crée "un pôle famille" pour "coordonner les actions favorisant les liens entre l’école et la famille", un pôle "Santé-soins" pour "accompagner les familles dans leur parcours de soin", et elle entend "modifier les habitudes de travail (des enseignants) individuel au sein de la classe au profit d’un travail collectif".
Mobilier. L'école St Jérôme Les Lilas souhaite mettre en place des "classes flexibles" où le mobilier permet aux élèves de changer de configuration. Elle veut aussi "établir des partenariats avec la recherche" et avec des orthophonistes et des psychomotriciens. Le groupe scolaire Menpenti veut également s'appuyer sur les moyens offerts par les classes flexibles pour ses ateliers mathématiques (cf supra).
Pédagogie. L'école maternelle Le Rouet met en place des classes multi-âges et "une pédagogie dite
d’inspiration Montessori". Les pratiques pédagogiques à l'école Châteaubriand sont celles qui sont "préconisées par les neurosciences et les sciences cognitives". A l'école Mazargues Beauchêne, "des projets culturels, scientifiques et sportifs choisis par les élèves seront proposés l’après-midi".
Médias. Deux écoles, La Castellane et Frais vallon prévoient de développer la première une web radio "alimentée par les multiples productions des élèves" et la seconde des clips vidéo pour "rendre l’école plus lisible pour des populations éloignées de la culture scolaire".