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Master MEEF : 98,4 % des contrats en alternance menés à leur terme (Réseau des Inspé)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 27 septembre 2022.

“On a constaté qu'on a plus de fonctionnaires stagiaires à temps plein (donc ayant passé le concours et un master MEEF, ndlr) que ce qui était prévu“, estime mardi 27 septembre le président du Réseau des Inspés lors de sa conférence de presse de rentrée, y décelant “un signe fort sur les concours“.

62 000 étudiants sont inscrits en master MEEF en cette rentrée 2022, soit 11 % du total des étudiants qui sont inscrits en master. Il s'avère ainsi que, malgré un vivier plus faible d'étudiants qui ont passé le concours d'enseignants en raison de la réforme de 2019 (le concours d'enseignant est désormais positionné à la fin du M2, alors qu'il pouvait être passé en M1 l'année dernière), “il y a plus d'étudiants issus de masters MEEF reçus que prévu“, a constaté Alain Frugière.

Ainsi, si le ministère de l'Education nationale prévoyait lui-même que, comme avant la réforme 40 % d'étudiants proviendraient du master MEEF et 60 % de masters disciplinaires pour le second degré, cette année il y aura 49 % de fonctionnaires stagiaires à temps plein pour 51 % à mi-temps.

En cette rentrée sont comptabilisés au total 10 500 étudiants en Master 1 mention 1er degré, contre 12 000 en 2017, une diminution qualifée par Pierre Chareyron (directeur de l'Inspé de Lyon) de “non régulière“, car surtout opérée en 2019 et 2020. Au contraire, pour le second degré la baisse est légère cette année mais régulière depuis 5 ans, avec 8 000 étudiants inscrits en M1 tandis qu'ils étaient 11 000 en 2017.

Elsa Lang-Ripert indique que l'Education Nationale a proposé 10 800 contrats à tiers temps (réalisables en M2 au titre d'une alternance) comme l'an passé, mais que “si davantage de contrats étaient proposés ils seraient honorés“. Elle précise que 97 % des contrats de 1er degré sont honorés, ainsi que 94 % dans le 2nd degré. Ce sont ainsi 44% des étudiants qui sont en contrat tiers temps dans le 1er degré (contre 47% avant la réforme) et 26 % dans le 2nd degré (versus 31 %).

Très peu de démissions parmi les contractuels alternants

“Les étudiants sont particulièrement matures dans ce choix-là“, poursuit la directrice de l'Inspé de Bourgogne qui s'appuie sur une enquête qualitative réalisée sur le sujet dans dix Inspés. Selon celle-ci, 98,4 % des répondants ont mené leur contrat d'alternance à leur terme : “On a été particulièrement étonnés de voir très peu de démissions en cours d'année“, continue-t-elle.

L'enquête révèle également que 74 % des alternants contractuels sont satisfaits de la “mise en œuvre concrète du métier“, tout comme de la connaissance et de l'expérience du terrain, au développement de la posture professionnelle ou encore du gain d'une certaine autonomie et de responsabilités. Idem pour le concours pour lequel 70 % des répondants saluent la mise en place concrète de séquences, les pratiques réflexives, ou encore la légitimité et l'assurance acquises pour les oraux.

Est tout de même souligné l'obstacle que revêt la charge de travail “bien trop lourde“ (à 72 %) pour ces contractuels alternants, avec la préparation des cours, le master 2 à valider, le mémoire, le concours à passer..

Pour Alain Frugière, “être dans établissement permet d'avoir une connaissance réelle“ du métiere, mais cette enquête reste à affiner concours par concours, notamment pour la nouvelle épreuve d'oral qui nécessiterait, pour qu'elle prenne tout son sens, que participent aux jurys des personnes non spécialistes de la discipline (par exemple plus axées “ressources humaines“).

Le Réseau des Inspé prône “l'alternance intégrative“ comme mode de formation, avec toujours l'idée que “le métier d'enseignant est un métier qui s'apprend et dans la durée“. Il demande en revanche de rester vigilant concernant l'entrée dans le métier. Pour la directrice de l'Inspé d'Amiens, qui revenait sur l'actualité des "job dating" et de l'attractivité du métier d'enseignant, il ne faudrait pas que des étudiants préfèrent être contractuels plutôt que de passer le concours, et utilisent une stratégie de contournement de la formation initiale en raison de l'annonce des concours exceptionnels (pour les PE) par le ministre Pap Ndiaye.

A contrario, Elsa Lang-Ripert approuve l'idée d'un “parcours ad hoc“ évoquée par Emmanuel Macron et qui suivrait une des propositions du Réseau des Inspé. Il en serait ainsi de licences labellisées (sorte de pré-professionnalisation) avec trois exigences, un travail sur l'orientation des jeunes (qu'ils soient informés de la réalité du métier), un enseignement de spécialisation et l'intégration de stages devant élèves dès la L1. Un label qui selon elle devra être rapidement constitué si il veut être opérationnel pour 2023.

Pas de concours en L3

Alors qu'a pu être évoquée un cocours en L3 pour les PE, le directeur de l'Inspé de Reims Thierry Philipot affirme qu'il est “hors de question d'accepter un décrochage en formation des enseignants du 1er et 2nd degrés“. Alain Frugière ajoute : “il y a un besoin de stabilité“, entre autres pour les étudiants pour qui l'ensemble foisonnant de dispositifs “manque de clarté“.

Enfin, à noter que le nombre de tuteurs de terrain inquiète également le Réseau des Inspé. Il assure, alors que beaucoup d'étudiants sont en stage, avoir alerté depuis des mois afin qu'il y ait un vivier suffisant car “c'est une des clefs de la réussite“. Pourtant, certains Inspé n'auraient pas pu mettre en place le tutorat pour les fonctionnaires stagiaires à mi-temps.

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