PLF 2023 : Un budget en forme de “renoncement à engager les investissements dont l’École a besoin“ (SNUIPP-FSU)
Paru dans Scolaire le vendredi 14 octobre 2022.
“La rentrée 2023 nécessite d’autres perspectives !“ clame le SNUIPP-FSU dans un communiqué consacré au projet de budget de l'Education nationale pour l'année prochaine. Y est dénoncé le “renoncement à engager les investissements dont l’École a besoin“ et “place la France à la traîne dans les comparaisons internationales“.
Car avec un “coup de rabot“ prévu de 1 117 postes dans le primaire, et alors que “la baisse démographique aurait pu être l'occasion de conserver les postes pour permettre de meilleures conditions d’enseignement et donc d’apprentissage“, pour le syndicat FSU des personnels du 1er degré “l’engagement du président de la République à faire de l’éducation la priorité du quinquennat a déjà du plomb dans l’aile“.
A noter que le “bleu budgétaire“ (voir ToutEduc ici) prévoit 84 800 élèves de moins dans le 1er degré à la rentrée 2023 (-72 400 en 2022). Il indique également que la baisse du schéma d’emplois “tient à la fois à l’évolution de la démographie des élèves et aux créations de postes au titre du développement des savoirs fondamentaux, de la baisse des inégalités et du développement de l’école inclusive, en particulier la scolarisation des enfants en situation de handicap (ULIS), ainsi que du dédoublement en grande section en éducation prioritaire.“
Après une “dotation nulle“ en 2022 (voir ToutEduc ici), écrit le SNUIPP-FSU, cette décision “nie la réalité dans les écoles“, “tourne le dos aux enjeux et aux besoins réels du service public d’éducation pour réduire les inégalités scolaires et garantir de meilleures conditions de scolarisation aux élèves et de travail pour les personnels.“
Le syndicat comptabilise ainsi à ce jour près de 88 000 classes qui “ont toujours des effectifs supérieurs à 25, voire à 30 élèves“ et dénonce le fait que malgré cela, “aucune marge de manœuvre ne pourra être dégagée pour ouvrir des classes là où les besoins sont les plus criants". D'ailleurs, rappelle le SNUIPP-FSU, “faute de recrutements en nombre suffisant, les moyens de remplacement ont déjà été largement mobilisés sur des postes à l’année pour pallier le manque de personnel enseignant“, ce qui lui fait dire que “les difficultés vont donc se poursuivre et s’amplifier“.
Il déplore enfin la situation des RASED et l’enseignement spécialisé “qui seront une nouvelle fois délaissés“, alors que les élèves les plus en difficulté devraient bénéficier d’un accompagnement tout au long de leur scolarité.