Handicap à l'école, “une inclusion au rabais“ (SNALC)
Paru dans Scolaire le jeudi 27 octobre 2022.
“On est en train d'assister à une radicalisation des positions du côté des associations de parents comme du côté des personnels de l'Éducation nationale“, estime le SNALC dans son compte-rendu de réunion avec le ministère sur l'école inclusive.
Pour l'organisation syndicale, nombreuses sont les difficultés, grande est la souffrance des élèves et de leurs familles, c'est pourquoi il y a “urgence à discuter, à travailler tous ensemble, à dialoguer, et ce régulièrement“, par le biais d'une structure de dialogue entre tous les acteurs de l’école inclusive, car celle-ci “connaît de graves dysfonctionnements“.
Est notamment pointée du doigt “la mauvaise gestion de la massification de l’école inclusive“, car malgré une hausse de 10% par an des notifications depuis 2017, avec 132 000 AESH en septembre 2022 (avec 4000 ETP supplémentaires aux rentrées 2021, 2022 et 2023), “il n’y a pas eu de réflexion menée en amont pour savoir comment y arriver, et l'inclusion se fait souvent au rabais, en faisant de surcroît des économies via la fermeture de structures spécialisées comme les IME, qui ne peuvent pas accueillir l'ensemble des enfants disposant d'une notification IME.“
Le sujet n°1 de l’école inclusive “est la souffrance au travail des personnels, qui est générale, mais plus importante encore dans le premier degré“, déclare également le SNALC. Alors que “tous les professeurs des écoles (PE) ou presque ont aujourd'hui au moins un vécu de l’école inclusive qui s’est mal passé“, est souligné “un besoin urgent d’essayer de trouver des solutions, d’autant plus que le phénomène ne fera que s’amplifier, avec de plus en plus de pénibilité au travail, de burn out, de démissions“.
En outre, le “travail de compensation du handicap n’est pas reconnu (financièrement ou en termes de temps libéré) chez les enseignants, et plus largement pour l’ensemble des personnels". Or, poursuit le "Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur", “la prise en charge d’élèves en situation de handicap, au-delà du nombre de ces élèves dans une même classe, (..) entraîne une augmentation de la charge de travail, tandis que “les préconisations médicales sont parfois compliquées à mettre en œuvre“ et que, dès lors, “l’école inclusive se limite très souvent à mettre des croix dans des cases, à recruter des AESH et à fournir du matériel informatique.“
Il considère en effet que les mécanismes de traitement des notifications mis en place “doivent être analysés“, et qu'il y a urgence “à revoir la grille indiciaire“ car “si les AESH en CDD sont déjà tous rémunérés à l’indice plancher, demain (fin 2022, début 2023), des AESH en CDI seront également rémunérés à l’indice plancher.“
Si le ministère reconnaît comme difficultés les temps incomplets, l’explosion des notifications MDPH et les difficultés à recruter des AESH, s'il reconnait la problématique de l’articulation entre le scolaire et le médico-social, dont les difficultés à avoir plusieurs adultes dans une classe avec des élèves en situation de handicap (ou l’inverse, manque d’adultes), le SNALC ne partage pas son appréciation sur le “succès“ que représente l'école inclusive actuellement.
Le compte-rendu ici