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Pourtant toujours plus diplômées, les jeunes femmes toujours pénalisées dans l'emploi en début de vie active (CEREQ)

Paru dans Scolaire le vendredi 07 juillet 2023.

C'est un bilan “décourageant“ que dressent les chercheurs du CEREQ sur les inégalités entre hommes et femmes en début de vie active. Dans la dernière note Bref du centre de recherche, ils constatent en effet que malgré la poursuite du surinvestissement éducatif des jeunes femmes, “cela ne se traduit pas par une amélioration significative de leurs situations sur le marché du travail.“

Pourtant, la moitié des femmes de la Génération 2017 sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 40 % des hommes (ils étaient respectivement 44 % et 35 % dans la Génération 2010). Les femmes sont également toujours moins nombreuses que les hommes à entrer sur le marché du travail sans aucun diplôme.

Seulement, des mécanismes de ségrégation “sont toujours à l’œuvre“ au regard des filières suivies, et ce “particulièrement au niveau secondaire“. Ainsi en 2017 au niveau CAP-BEP les femmes ne représentent que 18 % des diplômé.es dans les filières industrielles, contre 70 % dans les filières tertiaires. De même, les formations en santé-social du bac+2 au bac+4 restent massivement féminines (89 %), cette proportion a même augmenté entre les deux générations.

Surtout, en 2013 comme en 2020, la ségrégation professionnelle persisterait à la fois sous formes horizontale et verticale, ce qui se traduirait “par des conditions d’emploi moins favorables et des rémunérations plus faibles“ pour les femmes. La ségrégation horizontale indique une concentration dans certaines professions, les femmes se distribuant sur un éventail plus étroit de groupes socioprofessionnels en 2020. La ségrégation verticale est également toujours d’actualité, les femmes restant sous-représentées dans les professions les plus rémunératrices et socialement valorisées, elles sont “non seulement toujours un peu moins nombreuses que les hommes à accéder à la catégorie cadre, mais l’écart s’est même légèrement accru entre les deux générations“. Lorsqu’elles le sont, elles occupent moins souvent des responsabilités hiérarchiques.

Au final, les femmes “ont très significativement moins de chances d’être cadres“, à l'image d'un plafond de verre qui “résiste“ et “conduit à des situations qui ne sont pas à la mesure des niveaux de diplôme des femmes, significativement plus élevés“. Autre symbolique, celle du diplôme avec parmi les jeunes titulaires au plus d’un baccalauréat, un plancher qui reste “collant“, puisqu’à qualification identique “les femmes ont plus de risques que les hommes d’être en emploi peu qualifié.“ Ainsi, 28 % des femmes ouvrières ou employées qualifiées en 2013 étaient diplômées du supérieur contre seulement 19 % des hommes. En 2020, ces proportions sont de 42 % et 23 %.

Autre exemple, du point de vue des rémunérations : le salaire médian des jeunes hommes en 2020, tous temps de travail confondus, est de 1 625 €, alors que celui des jeunes femmes n’est que de 1 500 €. Cet avantage salarial masculin (8 %) a légèrement progressé puisqu’il était de 6 % en 2013. Et en considérant les emplois à temps plein uniquement, cet avantage est même passé de 1 % en 2013 à 7 % en 2020. “Certes, précise le CEREQ, cet écart, particulièrement bas en 2013, tient probablement aux conséquences de la crise de 2008 où l’on a assisté à une modération salariale, en particulier dans les secteurs industriels à dominante masculine. Il reste que, sur la période, on aurait pu s’attendre à ce que les politiques publiques en faveur de l’égalité salariale, telle la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes de 2014, produisent quelques effets…“

Pour le Centre d'études et de recherches sur les qualifications, cette étude confirme que “la pénalisation relative des femmes s’amenuise quand la conjoncture se dégrade, mais qu’elle reprend dès lors que celle-ci s’améliore“. Ainsi entre 2023 et 2020, “non seulement les écarts se maintiennent sur certains indicateurs, mais, de plus, d’autres s’accentuent“, en conséquence de quoi “l’avantage salarial des hommes, comme leur accès plus important à la catégorie des cadres et moindre à celle des professions peu qualifiées, s’amplifient.“

La note Bref n° 442 ici

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