Formation initiale et recrutement des enseignants : le ministère envisage de placer les concours à bac+3
Paru dans Scolaire le jeudi 09 novembre 2023.
Alors qu'en 2021, un peu plus de 25 000 étudiants étaient en master MEEF 1er degré, et plus de 23 500 en 2nd degré, ils n'étaient plus que 21 000 et 19 000 en 2022. Les résultats des élèves sont "alarmants". Les enseignants se sentent insuffisamment préparés pour exercer leur métier. C'est partant de ces constats que le ministère de l'Education nationale envisage de réformer la formation et les concours de recrutement des enseignants, selon un document que ToutEduc a pu consulter. Il envisage plusieurs scénarios, mais celui qui tient la corde est très proche de celui que propose le réseau des INSPE (voir ToutEduc ici).
Il n'envisage pas sérieusement le statu quo, ni une dissociation des concours 1er et 2nd degré et penche donc pour des concours à bac+3, ce qui permettrait "une entrée anticipée" dans le métier. Se pose toutefois la question des étudiants titulaires d'un master (autre que MEEF) dont l'institution ne voudrait pas perdre le vivier. L'agrégation resterait à bac+5.
L'idéal serait de mettre en place dès le lycée "un programme de détection" des élèves intéressés par les métiers de l'enseignement et de leur proposer stages et mentorat. Pour le 1er degré, le ministère envisage la généralisation des PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles) ou la création de licences pluridisciplinaires. Pour la préparation des concours de 2nd degré, les licences resteraient disciplinaires mais pourraient, comme les licences pluridisciplinaires des futurs PE (professeurs des écoles) être enrichies de "modules spécifiques de sensibilisation". Ces licences seraient labellisées par le ministère.
Les concours seraient réservés aux titulaires d'une licence, et suivis d'un stage de 2 ans, stage d'observation à quart de temps la première année, rémunéré (indice brut 367, indice majoré 361), en responsabilité à mi-temps la deuxième année. Les élèves fonctionnaires seraient alors considérés comme des "moyens d'enseignement" et rémunérés comme les enseignants stagiaires actuellement. Les INSPE devront revoir leurs maquettes de formation, les exigences étant "renforcées". Ils seraient soumis à des audits conduits par l'inspection générale.
Reste à organiser la transition entre le système actuel des concours à bac+5 et le nouveau système si il est adopté. Il faudrait deux ans pour passer de l'un à l'autre. Le document que ToutEduc a consulté ne donne aucune indication sur les modalités de la titularisation qui interviendrait en même temps que l'obtention du master MEEF.
Voir aussi les propositions de la Cour des comptes ici