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Evaluations nationales : peu d'évolution des scores moyens en français et mathématiques aux différents niveaux

Paru dans Scolaire le mardi 14 novembre 2023.

"En mathématiques, à la rentrée 2023, le score moyen des garçons (élèves de 6ème) est supérieur de 11 points à celui des filles (259,3 points contre 248,8 points). Sur la période 2017-2023 (...), les écarts se sont creusés." En revanche, en français, il est resté à peu près le même, à l'avantage des filles. C'est l'un des faits marquants de la publication des "premiers résultats" des évaluations de CP, CE1, CM1, 6ème et 4ème.

A l'entrée en 6ème, le "score moyen" en français est passé depuis 2017 de 250 points à 257 et la proportion d'élèves parmi les deux groupes les plus faibles (sur 6 groupes) a diminué de 5 points de pourcentage (de 32 % à 27 %). Alors que, dans l'enseignement public hors éducation prioritaire, il est passé de 251 à 257, en REP+, il est passé de 216 à 226, il a donc augmenté un peu plus vite. A noter toutefois que toutes les courbes sur les sept dernières années sont en dos d'âne, avec un point haut en 2021. En ce qui concerne la fluence, près de 60 % des élèves de 6ème lisent 120 mots et plus en une minute, mais 17 % ne lisent pas 90 mots (31 % en REP+).

En mathématiques, toujours à l'entrée en 6ème, le score moyen a très peu évolué, passant de 250 à 254, la proportion d'élèves classés dans les deux groupes les plus faibles est restée identique (31 et 32 %), mais elle a augmenté pour les élèves du groupe le plus fort, passée de 15 à 19 %. Le score des élèves de REP+ a peu évolué, passé de 216 à 219, tandis que, hors EP, il passait de 252 à 255, l'écart est donc maintenu. Les courbes sont plus régulières (et très plates), ces résultats sont donc plus solides qu'en français.

A l'entrée en 4ème, l'écart en mathématiques entre filles et garçons est de 9 points à l'avantage des garçons (254 vs 245 points), en français, l'écart est de 15 points. En français comme en mathématiques, à l'entrée en 4ème, un tiers des élèves se trouvent dans les deux premiers groupes (sur six), mais leur proportion dépasse les 60 % en REP+ pour le français, les 65 % en mathématiques. Cette première évaluation à ce niveau d'enseignement ne permet pas de faire des comparaisons avec les années antérieures.

Il en va de même en CM1, niveau pour lequel le document ne propose pas de synthèse entre les diverses compétences évaluées. En français, la proportion d'élèves en grande difficulté (dits "à besoins") varie de 5,3 % (comprendre des textes à l'oral) à 27,6 % (lire à voix haute un texte), elle est de 17 % quand il s'agit d'identifier la relation sujet - verbe. En mathématiques, elle varie de 7,5 % quand il s'agit d'écrire des nombres entiers à 20 % pour "poser et calculer" et près de 40 % pour "mémoriser des faits numériques".

C'est sur les niveaux CP et CE1 que la DEPP publie le document le plus riche. Lorsqu'ils arrivent de maternelle, trois enfants sur dix ne reconnaissent pas forcément "les différentes écritures d’une lettre" et ne comprennent pas des "mots lus par l'enseignant(e)". Sur ces deux items, 8 à 11 % des enfants sont en difficulté ("à besoins"), et c'est le cas de 20 % des élèves en REP +. Depuis 2019, les résultats n'ont globalement pas évolué, mais les écarts entre "hors éducation prioritaire" et REP+ se sont réduits pour tout ce qui est correspondance grapho-phonétique (reconnaître le son que produisent les lettres, manipuler des phonèmes ou des syllabes).

A l'entrée au CE1, 5 % des élèves sont "à besoins" quand il s'agit de "comprendre un texte lu seul(e)" (12 % en REP+) , 9 % quand il s'agit de lire un texte à voix haute (20 % en REP+). Depuis 2019, les résultats se sont, globalement, plutôt dégradés (- 2 points de pourcentage pour comprendre un texte lu seul.e, - 4 pour écrire des mots), les écarts entre hors éducation prioritaire et REP+ n'ont pas évolué.

En mathématiques, 9 sur 10 des enfants qui arrivent de maternelle savent lire et écrire des nombres entiers (8 sur 10 en REP+) mais 3 sur 10 ont des difficultés pour la résolution de problèmes (53 % en REP+ pour les groupes "à besoins" ou "fragiles"), 25 % quand il s'agit de "placer un nombre sur une ligne graduée" (37 % en REP+). Depuis 2019, les résultats n'ont pas évolué sauf pour "comparer des nombres" (+ 4 % pour les élèves en réussite), mais les écarts entre "hors éducation prioritaire" et REP+ se sont réduits pour tous les items, notamment "comparer des nombres".

Un an plus tard, seuls 7 % des élèves sont dans le groupe des élèves "à besoins" lorsqu'il s'agit de calcul mental (13 % en REP+), 20 % quand il s'agit d'additionner, de soustraire ou de placer un nombre sur une règle graduée (30 % en REP +). Depuis 2019, les résultats au CE1 se sont améliorés (+ 3 points de pourcentage pour additionner, + 6 pour soustraire), mais les écarts entre hors éducation prioritaire et REP+ sont stables.

A noter que Charles Torossian, co-auteur du "plan mathématiques" avec Cédric Villani se félicite sur X (ex twitter) de ce que "pour la 4e année consécutive les résultats en mathématiques aux évaluations de 6e ont progressé", il considère que le plan mathématique "a stoppé une chute de 30 ans et remis l'école primaire dans la bonne dynamique".

Dans une interview publiée ce 14 novembre, Gabriel Attal estime que "les résultats progressent en 6e", mais qu' "il y a une forme de stagnation en CP", que, "en 4e, on voit que, durant le collège, le niveau stagne, voire régresse" et que les résultats "sont même... plutôt inquiétants".

Les quatre documents de travail sont à télécharger ici pour les CP-CE1, ici pour le CM1, ici pour les élèves de 6ème, ici pour les élèves de 4ème

 

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